Algérie

Une commémoration à coloration citoyenne à Takaâts



Une commémoration à coloration citoyenne à Takaâts
L'association sociale Inasliyen a permis la tenue d'une rencontre au rythme de retrouvailles, de fanfare, et d'inauguration d'une stèle à la mémoire des martyrs.Fanions, drapeaux géants, grands posters à l'effigie des martyrs de l'indépendance?, le village de Takaâts, dans la commune de Seddouk, s'est paré, à l'occasion de ce 1er Novembre, de ses plus beaux atours. Les festivités organisées par l'association sociale Inasliyen à l'occasion du 61e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale ont créé une vive animation dans la région et ont donné au village un aspect particulier.Ce qui fait dire d'ailleurs à Haddouche Nacer, l'un des enfants du village, que «la région, hormis la cérémonie de rapatriement des ossements de cheikh Aheddad et de ses enfants, n'a jamais vécu un événement d'une telle ampleur». Bourg bâti sur un piton culminant à quelque 600 mètres d'altitude, ayant une vue pittoresque sur la vallée de la Soummam, Takaâts s'honore d'être le point de ralliement des insurgés au début de l'insurrection de 1871 et s'enorgueillit d'avoir donné pour l'indépendance du pays 46 martyrs. C'est ce legs historique, nous dit-on, qui est à l'origine de cette célébration que l'on a voulu solennelle.Déroulement du programmeSamedi matin, le village grouillait d'une foule bigarrée. Hommes, femmes, enfants, des centaines de personnes, venues d'horizon divers, sont là pour honorer de leur présence cette commémoration à coloration citoyenne. La procession inaugurale vers la nouvelle stèle des chouhada, construite par les villageois, rehaussée par les cavaliers de l'association Horizons d'Ouzellaguen et par la fanfare du groupe scout Azwaw Amrane de Tazmalt, a été particulièrement acclamée. «C'est l'histoire en marche», allègue l'un des convives.La stèle commémorative, érigée à Tazaboujt n'Tighilt, endroit supposé être le point de départ de l'insurrection de cheikh Aheddad et d'El Mokrani, a été prise d'assaut pour des séances photos, après la levée des couleurs et le dépôt de gerbes de fleurs. Sur la place publique adjacente, une exposition diverse présente aux visiteurs des livres sur la Révolution et l'histoire du pays, des portraits des martyrs et des responsables de la Révolution, une épée, des débris d'obus et d'autres objets hétéroclites?L'îlot qui forme l'ancien village aux maisons rustiques et aux ruelles étroites est sillonné par les visiteurs tombés sous le charme du site. Les convives ont par la suite rallié l'école primaire bâtie en 1905, mais qui garde encore toute sa fraîcheur, une cloche de l'époque y tinte encore, au grand bonheur des anciens élèves, septuagénaires aujourd'hui, qui se rappellent avec nostalgie de ce «triste vieux temps».Virée pédestreLa randonnée pédestre à travers l'ancienne Takaâts, guidée par des éléments de l'association, a commencé par la visite de la maison qui a servi durant la guerre de refuge aux moudjahidine. Actuellement à l'abandon, la maison composée de trois chambres, d'un petit débarras et d'une vaste cour se trouve, indique-t-on, à quelques encablures seulement d'un poste militaire ennemi, et pourtant ce refuge n'a été découvert que tardivement.A quelques mètres de là, une ancienne mosquée qui remonte au début du siècle précédent, partiellement rénovée, laisse voir des minarets anciens très fragiles. «Ils risquent de tomber à tout moment», avertit l'un des responsables du village. Sur le parcours, on y rencontre çà et là d'anciennes maisons construites avec de la pierre locale et couvertes de tuiles rondes affaissées.Les deux djemaâs encore fonctionnelles, Tawwurt Oufella et Tawwurt n'bwedda, ont gardé leur cachet d'antan. On trouve même, implantée dans l'une des djemaâs, une pierre noire à forme ronde trouée en son milieu que l'on dit être utilisée du temps de l'insurrection de 1871 pour la fabrication du baroud.A un jet de pierre de la djemaâ, se trouve la maison de cheikh El Kadi, un érudit qui aurait vécu au XVe siècle et qui a laissé une riche bibliothèque. Cette maison kabyle délaissée mais encore intacte, avec ses différents ensembles, atteste de l'aisance de son propriétaire. Habitée depuis des siècles par une famille de lettrés, cette maison, selon le v?u des villageois, doit devenir un musée, une bibliothèque ou une école coranique pour perpétuer son histoire.




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