Algérie

Une cliente détourne 20 milliards de centimes en devises Banque extérieure d'Algérie



Une cliente détourne 20 milliards de centimes en devises Banque extérieure d'Algérie
Une « fausse » femme d'affaires qui a réussi à effectuer plus de 19 versements et transferts de devises sans la moindre justification au niveau des agences de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) à l'est du pays et dans la capitale, a été arrêtée à l'issue d'une enquête de la Gendarmerie nationale. C. L., 50 ans, procédait à cette activité illégale depuis 10 ans. La mise en cause se faisait passer pour la gérante d'une entreprise basée à Skikda et pour la représentante de sociétés européennes et sud-américaines alors qu'elle ne possédait même pas un registre du commerce. La perquisition de son domicile a permis la saisie de plusieurs lettres en langue française de sociétés étrangères pour justifier son statut de représentante. Grâce à ces opérations de versements en euros avec la complicité au sein des agences bancaires, la « femme d'affaires » a pu acquérir plusieurs biens immobiliers en Algérie et en France. Les faits remontent à 2005, année où C. L. a effectué sa première opération de versement douteuse octroyée par la BEA. Les enquêteurs ont découvert des cachets de sociétés étrangères. « Elle effectuait des versements à l'étranger, sous couvert de domiciliation bancaire inexistante. Elle procédait, également, au retrait de sommes faramineuses avec la complicité d'inspecteurs de la Direction générale de la Banque », selon un enquêteur de la Gendarmerie. Plus grave, les responsables de la BEA impliqués dans cette affaire de blanchiment d'argent ont autorisé le dépôt de huit montants en devises et même en espèces sans que C. L. ne présente des justifications de la destination de ces montants. Aussi, les cadres de la BEA avec la complicité d'inspecteurs de la Direction générale de la Banque, ont dissimulé les opérations de versement ayant eu lieu entre 2008 et 2009 en ne présentant, de ce fait, à la justice que les dossiers concernant des opérations bancaires durant les années 2005 et 2006 et ce, dans le but de bénéficier d'un non-lieu pour prescription, expliquent les enquêteurs. Au total, 27 versements ont été effectués par la mise en cause, dont 19 consistent en des virements provenant d'une société italienne d'une valeur globale dépassant un million d'euros, alors que les huit autres représentent des versements déposés en espèces par la femme sans la moindre justification. Les investigations ont fait ressortir que la mise en cause a pu acquérir un montant dépassant 1,5 million d'euros en plus de quatre autres virements d'une valeur dépassant 150 000 euros. Ces virements ont été dissimulés par les inspecteurs de la Direction générale de la BEA. C. L. avait ouvert un compte en devises à l'agence de la BEA du boulevard Colonel Amirouche, à Alger, au nom d'une société sud-américaine. C'est, d'ailleurs, avec cette complicité, qu'en janvier 2011, la dame reçoit un virement d'un montant dépassant 120.000 euros et ce, à partir du compte bancaire de ladite société ouvert au niveau de l'agence de la banque britannique HSBC de Montevideo (Uruguay). C. L. a, également, ouvert un compte bancaire en devises à la BEA colonel Amirouche, à partir d'un compte ouvert à Skikda, ce qui lui permettait de recevoir des sommes en devises utilisées plus tard dans le blanchiment d'argent. La femme avait fait plusieurs demandes d'octroi de sommes en devises chez la BEA afin, comme elle avait expliqué, d'acquérir un appartement en France, à travers le transfert d'un montant de 300.000 euros vers son compte ouvert au niveau de la banque française Société Générale. D'ailleurs, celle-ci lui avait accordé en 2007 un crédit de plus de 130.000 euros afin de financer l'achat d'un appartement. De ces fonds transférés, la dame a pu acquérir trois appartements de type F4, deux studios et deux locaux commerciaux à Skikda. Il est à signaler que 15 cadres de la BEA ont été interpellés dans l'enquête préliminaire sur cette affaire.


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