Algérie

Une classe «mystérieusement disparue»



Une classe «mystérieusement disparue»
Cette classe, toujours sur le papier, comprend neuf élèves qui ont besoin, en permanence, de soins médicaux et d'assistance. Entre injections et séances de chimiothérapie, ils ne peuvent pas être scolarisés, durant l'année scolaire, dans une école publique dite «normale».Grande fut la surprise de l'inspectrice de la circonscription (qui ignorait jusqu'à l'existence de cette classe au niveau de l'hôpital) dépêchée sur les lieux par la nouvelle directrice de l'éducation pour s'enquérir de l'état de santé de ces élèves qui nécessitent une attention particulière : elle a été surprise de ne trouver aucune trace ni de la classe ni des deux enseignantes désignées pour la prendre en charge. Personne sur place ne semblait savoir exactement où, quand et comment se font (ou ne se font pas) les cours.L'inspectrice fait un rapport détaillé à sa responsable. Interrogé, le fonctionnaire en charge de la scolarité à la direction avoue ne rien savoir de ces élèves en plus de leur nombre porté sur une liste banale, ce qui (entre autres) cause son départ du service. La directrice de l'éducation, Ghanima Aït Brahim, se déplaça elle-même sur les lieux pour se rendre compte de la réalité.Les responsables de l'hôpital lui firent savoir que «tout se déroulait normalement, que la classe existait et que les cours étaient dispensés le plus normalement du monde». «On nous présenta même un emploi du temps où les cours occupaient toutes les matinées et tous les après-midis des jours ouvrables? alors que ces élèves, vu leur état de santé, ne pouvaient supporter que deux heures de cours par jour.Dans la classe censée être celle de ces malheureux enfants, il y avait une telle couche de poussière, nous assure la directrice, qu'il était impossible qu'elle ait été un jour utilisée ! Le personnel nous apprend que les cours ne se donnaient plus parce que les enseignantes avaient refusé d'aller dans l'espace des malades et avaient exigé que ces derniers se déplacent jusqu'à la salle. Depuis 2008, ces enfants sont livrés à eux-mêmes.Certains sont décédés et n'ont pas été rayés de la liste.» Mme Aït Brahim met en cause le service concerné qui «ne s'est pas préoccupé du sort de ces enfants et l'absence totale de conscience professionnelle de ces enseignantes qui, au lieu de vouloir obliger ces petits malades à se déplacer péniblement jusqu'à la salle, auraient dû leur prodiguer plus d'intérêt, plus d'attention et plus d'affection (par humanisme), les assister et les accompagner. Ces enfants ont besoin de plus de présence à leurs côtés que les élèves normaux».A la question «de quoi avez-vous besoin '», ces élèves peu communs répondent : «Un livre !» Et, parce qu'ils ne savent pas mentir, ils ajoutent, innocents, «parce que nous n'allons pas à l'école !» Interrogée sur le dénouement de cette triste affaire, la directrice de l'éducation affirme que des sanctions ont été prises à l'encontre de ceux qui ont causé cette situation regrettable ; elle promet que ces élèves bénéficieront dorénavant d'une meilleure prise en charge et vivront désormais leur scolarité dans de bonnes conditions. Affaire à suivre.




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