Algérie

Une Charte à revoir



Une Charte à revoir
Les pays arabes n'ont pas donné beaucoup d'importance à la question des droits de l'Homme. Cette évidence a été rappelée, hier, par le docteur Naïma Amimer, professeure à la faculté de droit (Alger) dans sa conférence intitulée « Pour un monde arabe sans discrimination » lors du forum de la DGSN, à l'occasion de la journée arabe des droits de l'Homme. La conférencière a signalé, lors de la présentation de la charte arabe des droits de l'Homme, que le droit du citoyen à un environnement sain constitue aujourd'hui une question principale. A l'occasion, elle a indiqué que la charte arabe des droits de l'Homme est dépassée. D'ailleurs, elle est longuement revenue sur ce document qui a été adopté en 2004, soit 49 ans après la création de la Ligue arabe. Ceci reflète, selon elle, le peu d'importance accordée par la Ligue arabe à la question des droits de l'Homme, « contrairement à l'Occident et à certains pays africains ». L'Algérie figure parmi les premiers pays ayant ratifié cette charte qui a fait l'objet de nombreuses critiques du fait de l'incompatibilité de certains de ses passages avec les instruments internationaux de protection des droits de l'Homme. Mme Amimer a, en outre, soulevé les insuffisances à l'exemple de l'absence d'un tribunal des droits de l'Homme. « Il n'existe qu'une commission chargée de la présentation de rapports sur la situation des droits de l'Homme dans les pays arabes, mais en l'absence de suivi », a-t-elle noté. Autre insuffisance, la charte comporte des contradictions. Ainsi, il n'existe pas une définition unifiée sur la responsabilité pénale du mineur, notamment dans la condamnation à la peine capitale. La charte n'a pas été actualisée et adaptée pour traiter des situations délicates dans plusieurs pays dont la Syrie et la Libye. « La charte parle des réfugiés politiques uniquement, ce qui a engendré des difficultés dans la prise en charge humanitaire des réfugiés dans les conflits armés comme les Syriens », a-t-elle déploré. Reste que pour le responsable du forum de la Sûreté nationale, le commissaire principal Amar Laouar, le respect des droits des citoyens constitue une priorité du commandement de la Sûreté nationale. Pour ce faire, un module sur les droits de l'Homme a été introduit dans le programme des centres et écoles de police, en plus des campagnes de sensibilisation du personnel, a-t-il affirmé. L'officier supérieur a rappelé les instructions du DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, « qui accorde une grande importance au respect des droits de l'Homme », notamment dans le cadre d'une garde à vue. « Des mesures ont été prises pour une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens au niveau des commissariats, dont l'accueil, l'orientation et la prise en charge des plaintes », a-t-il soutenu. Résultat : « une nette baisse des dépassements dans les rangs de la police grâce à la formation, mais aussi aux sanctions prises à l'encontre de tout policier coupable de dépassement », a rapporté le représentant de la Direction de la police judiciaire. Par ailleurs, la gestion démocratique de la foule a renforcé le respect des droits des citoyens. « Les policiers chargés du maintien de l'ordre préconisent le dialogue et ne recourent pas à la violence, à savoir l'utilisation des moyens conventionnels », a estimé un représentant de la Direction de la sécurité publique.




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