On a beau dire, répéter, jurer que les déstabilisations des pays arabes sont télécommandées hors de l'espace arabe, cela n'aurait pas pu se produire si les populations ne détestaient pas les régimes en place. Elles n'auraient pas pu se produire si existaient des élections honnêtes, une justice sociale, une alternance.Elles n'auraient pas pu se produire si les dirigeants n'étaient pas collés à leurs fauteuils, s'ils n'avaient pas préparé leurs enfants à leur succéder, s'ils n'avaient pas donné l'impression qu'ils entrevoyaient leur avenir ailleurs (dans le cas où...) à travers l'ouverture de comptes à l'étranger, l'installation de leurs enfants ailleurs, etc. Le comble est que des coups d'Etat ont été réalisés par le renversement de rois et que ceux qui les ont renversés les remplacent à vie en instaurant des dynasties familiales par succession de leurs enfants pendant des générations. Dans les pays arabes, il se préparait une dynastie familiale ou alors clanique. Le monarque confond ses biens avec ceux du pays. Pas besoin de lois pour décider de dépenses publiques. Pas besoin d'intégration économique, surtout politique, car il y aurait alors des contraintes de rationalisation des dépenses et d'exportation des capitaux. Les déstabilisations rappellent combien il aurait été important que les décisions d'intégration des économies et des politiques au sein du Maghreb soient traduites sur le terrain en politiques d'action. Le Maghreb, sans les obstacles que sont les frontières et sans les entraves des régimes politiques ' Ce sont les régimes quels qu'ils soient qui parlaient du Maghreb des peuples alors que les peuples y voient le Maghreb des régimes. Les régimes n'ont pas consulté les peuples tandis que les peuples n'ont pas fait pression sur les régimes. En juin 1998, à partir de Zéralda où s'était décidée la création de l'UMA, le «guide» libyen avait annoncé que la carte d'identité maghrébine allait être pour bientôt. 26 années plus tard, «ce bientôt» n'est pas encore arrivé. C'était une ambition et ça ne l'est plus. Du moins les populations n'y croient plus. Malgré la guerre du sable, en 1963 (ya el khaoua hagrouna), et ce qu'on raconte se rapportant à Amgala, les régimes marocain et algérien semblent ne plus vouloir en découdre mais ils paraissent ne pas trop s'aimer. Chacun reste-t-il l'ennemi stratégique de l'autre ' Il y a certes une course à l'armement des deux côtés, et les observateurs l'expliquent par la supériorité militaire que chacun des deux pays cherche à s'assurer sur l'autre. Des positions défensives ' Les peuples n'ont pas encore donné leur avis tandis que les régimes ne sont pas enclins à les consulter. Les peuples maghrébins voient l'intervention active et décisive des peuples européens par le biais des référendums portant sur le traité constitutionnel européen. Ils ne peuvent en demander moins. C'est ça le paradoxe actuel. Les peuples se comparent alors que les régimes évitent de se comparer.
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Posté Le : 27/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L B
Source : www.lnr-dz.com