D?énormes chantiers attendent le nouveau président de l?APC de Tizi Ouzou. Depuis son installation à la tête de l?assemblée communale après de longs mois de crise, Chérif Aït Ahmed fait face à de nombreux fronts et non des moindres : aménagement urbain, sécurité, emploi, logement, environnement. « Nous avons besoin d?un plan spécial de développement », avait-il interpellé dernièrement à Tizi Ouzou Chakib Khelil, ministre de l?Energie. La municipalité de Tizi Ouzou ploie sous le poids de nombreux problèmes plutôt créés par les gestionnaires eux-mêmes, par « des actes de non-gestion ». Plus de 70% de son budget annuel vont aux salaires. Autrement dit, sur plus de 800 millions de dinars de budget, 50 sont affectés annuellement à la masse salariale. Chérif Aït Ahmed dira à propos de son assemblée : « La situation est catastrophique et la crise qui a secoué notre APC a provoqué une coupure énorme entre le citoyen et l?élu. L?APC est budgétivore, des salaires sont versés alors que l?immobilisme et l?absentéisme ont atteint un seuil effarant. La mairie distribue des pensions à certains travailleurs et non pas une rémunération du travail. » Le nouveau responsable de la commune pense mettre en place un organigramme « plus efficace et plus efficient ». Ainsi, prévoit-il d?opérer des affectations sur des services surtout le renforcement des équipes de nettoiement, de l?entretien des routes, et des écoles qui, a-t-il constaté « sont dans un état de délabrement avancé ». Mais, pour le P/APC, l?urgence est de renouer le contact avec la population, en écoutant les doléances des citoyens. Car il est difficile de mettre de l?ordre dans une ville gangrenée par le commerce informel et les passe-droits. Les anciens responsables de l?assemblée ont délivré des décisions à des personnes pour exploiter des lieux et édifices publics. Ainsi, projette-t-il, de réhabiliter par exemple l?ex-cinéma Le Studio et de le rendre à sa vocation première, réglementer les parkings de sorte à ce que la collectivité en tire profit. « L?insécurité a atteint des proportions alarmantes à Tizi Ouzou. C?est un phénomène qui nécessite un traitement de choc et prochainement, des réunions de travail seront tenues avec tous les services de sécurité », dit encore Chérif Aït Ahmed. A l?intention des jeunes, un programme spécial pour des activités commerciales est prévu pour résorber le chômage, au moins de manière temporaire. Pour le long terme, le maire propose d?autres formules : orienter les jeunes vers la création de coopératives de services et de production. Aujourd?hui, à Tizi Ouzou, quasiment tous les problèmes posés sont urgents. Le cadre de vie est non des moindres. Les gravats et débris qui jonchent les chaussées font partie du décor. Mais comment une ville qui abrite 120 000 habitants la nuit et qui accueille des centaines de milliers de personnes le jour peut-elle respirer quand la police d?urbanisme est composée seulement de deux agents ? Mettre sur les rails une telle ville n?est pas une sinécure mais c?est faisable, pour peu qu?on permette à l?exécutif communal de travailler. Ce qui n?est pas acquis d?avance.
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Posté Le : 16/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Saïd Gada
Source : www.elwatan.com