Algérie

Une cession qui n'a pas encore abouti



Les tractations administratives engagées pour la cession du centre commercial SPA Cosmos de Garidi 1, à Kouba, ont complètement paralysé ses activités depuis quelques années déjà. Une vingtaine de boutiques demeurent ainsi fermées. Mis à part quelques commerçants parmi ceux ayant sous-loué des locaux et qui refusent de « vider les lieux », l'ex-Souk El Fellah est à l'abandon. Vu de loin, l'édifice abrite deux antennes relais et un panneau publicitaire géant dans les alentours immédiats. A l'intérieur, une plaque de chantier indique cela : « Travaux de réaménagement ; début des travaux : janvier 2005 ; fin des travaux : août 2005 ». Le carrelage du 1er étage a été enlevé et laissé sur place. Avec la fermeture des toilettes, ce sont les « boutiques » qui font office de sanitaires d'où se dégagent des odeurs nauséabondes. « C'est fait exprès. On veut nous chasser de là par tous les moyens », résume un boutiquier. Aucune trace de responsable sur les lieux. Les gérants de Cosmos , ajoute-t-il, ont « annexé », du temps du terrorisme, un terrain mitoyen qu'ils ont clôturé. « Avec le temps, ce terrain a vu l'implantation de plusieurs boutiques dont la gestion dépendait du même centre », indique-t-il. Actuellement, ces magasins sont fermés. Au début de l'année 2005, apprend-on, toute une rangée de boutiques ont été rasées. Un particulier a même construit un commerce sur ce terrain avant de laisser tomber son projet. Une question s'impose alors : pourquoi l'on se permet de céder une telle structure à l'abandon au moment où l'on parle beaucoup plus de chômage, et qui en est responsable ' Tractations administrativesLe centre commercial a fait l'objet d'une cession d'actions qui n'a jamais abouti. Selon un document établi en date du 29 juillet 2003 par un notaire basé à El Harrach, les actions de la SPA Cosmos ont été achetées au nom de trois femmes contre le payement de 133 000 da représentant le cinquième du montant global. « Le notaire, ajoute le document, prend sur lui le versement du restant du montant après la finalisation des procédures fiscales et juridiques. » Les autres versements ont-ils été effectués ' Par ailleurs, l'ex-Souk el fellah est un bien de l'OPGI Hussein Dey. Il aurait été versé au patrimoine de l'office au même temps que la cité Garidi1 ouverte en 1984. Au terme d'une convention signée le 7 mai 1991, les locaux du 1er étage du centre ont été loués à la société Aswak d'Alger contre un loyer annuel de 214 000 da payable par semestre. « Il est formellement interdit de sous-louer totalement ou partiellement les locaux (...) », stipule l'article 7 de la convention. Une close qui n'a pas été respectée. Résultat : la direction est actuellement engagée dans des poursuites judiciaires contre les boutiquiers dont quelques-uns sont toujours sur les lieux. Après la dissolution et la liquidation de Aswak, en date du 29 juillet 1998, la société par actions Cosmos a été créée par l'ensemble des travailleurs qui sont au nombre de 38. Cette dernière a bénéficié d'une promesse de vente du centre de la part du holding Centre (actuellement société de gestion et de participation SGP) sous plusieurs réserves : « La nouvelle société doit conserver les actions objets de la promesse de vente (...) les biens immobiliers ne doivent faire l'objet d'aucune transaction sauf après le paiement de leur montant, dans le cas contraire, la promesse de vente sera nulle. » Plus de 7 ans après, la vente n'a toujours pas eu lieu. Est-ce dire que la « promesse de vente est nulle ' » Les responsables de l'OPGI d'Hussein Dey ne sont pas inquiets pour autant. Ces derniers affirment n'être concernés que par le recouvrement des arriérés de loyer estimés à près de 20 millions de dinars non honorés depuis 1997.Opposition à la cessionDans une opposition « à la cession au profit de la SPA Cosmos du centre commercial et de l'espace environnant sis à la cité Garidi 1 », le président de l'APC, Mohamed Nabi, indique ce qui suit au directeur des Domaines de la wilaya d'Alger : « Nous avons été fortement surpris de recevoir de la part de la SPA Cosmos une copie de l'ordre de versement de la somme de 1, 08 million de dinars émis à son profit par vos services en date du 28 décembre 2004, et représentant le coût de la cession du centre commercial de Garidi 1 et d'un espace environnant qui ne fait pas partie du centre en question. » M. Nabi ajoute que « l'assiette de terrain de cet édifice a fait l'objet d'un transfert au profit de la commune de Kouba par arrêté n° 852 du 4 octobre 1993 enregistré auprès de la conservation foncière en date du 30 octobre de la même année ». Le maire demande enfin aux Domaines de surseoir à la cession du centre et de procéder au remboursement de la somme encaissée « en attendant l'examen approfondi de cette affaire conjointement par nos services respectifs ». « L'examen approfondi de cette affaire » n'a toujours pas eu lieu, selon M. Nabi. L'APC, indique-t-il, s'oppose toujours à la cession du centre qui inclut le terrain le jouxtant. Actuellement, le dossier du centre commercial est au niveau des Domaines d'Alger. Le premier responsable de cette direction s'est refusé à toute déclaration. « Il faut voir avec la cellule de communication de la wilaya », rétorque-t-il. L'on apprend au niveau de la cellule de communication de la wilaya que la situation que vit le centre commercial n'engage pas l'administration donc les Domaines. « Le problème met aux prises la direction de l'entreprise avec les travailleurs qui ont loué des locaux. L'établissement de l'acte de vente relève de l'administration », indique-t-on, tout en s'excusant de ne pouvoir arranger un rendez-vous avec le directeur des Domaines d'Alger. Cela est une partie du problème. Reste à savoir pourquoi tout ce retard dans l'établissement de l'acte de vente et, surtout, pourquoi les services des Domaines et de l'APC de Kouba n'ont toujours pas examiné l'affaire en question. Ce sont là des « détails » que l'on n'arrive pas à donner au sein du service de la communication de la wilaya. Seuls les Domaines peuvent apporter des éléments d'information à ce sujet.


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