Algérie

Une certaine musique d'Alger



Une certaine musique d'Alger
Sortie simultanément aux éditions Barzakh et chez Actes Sud, cette balade sensible, littéraire et touchante d'un fin érudit dans Alger bouleverse par la justesse et la subjectivité assumée : rare et bel exercice d'humanité et de littérature.Ce n'est plus un texte, c'est un souffle. Pas un râle, mais une profonde aspiration de tout Alger en une tentative de théorie globale, comme ces physiciens qui tentent de produire une théorie globale de l'univers. Mais les facteurs et particules élémentaires ici ne sont pas les photons, les cordes ou les quarks, mais plutôt le singulier, la lumière, les chardonnerets, le chaâbi, l'oubli, les Camus, «Le» Momo, le taxi algérois, la lumière, Medjoubi, Toulet, le cyprès funéraire, l'asphalte chantant, le seksou, Mandouze, le Selecto, les bars, le Christ, Boumediène, Jean Amrouche, le dribble national de Makhloufi, Ali La Pointe, François Mauriac, les palmiers de l'autoroute? entre autres.Un texte qui cherche à poser une «Théorie d'Alger», comme l'indique son titre, une Théorie d'Alger, pour que l'intelligence joue sa partie, assumant sa vocation d'un côté et de l'autre de la Méditerranée : distinguer pour unir, pour citer l'auteur Sébastien Lapaque, essayiste, romancier et critique français.Le procédé est de se balader librement dans Alger, mais aussi dans sa banlieue proche, comme lorsque l'auteur visite El Harrach pour découvrir le marché des oiseaux et le culte du chardonneret élégant, et ne pas se contenter des halls des hôtels cinq étoiles ou les salles de rédaction pour se faire expliquer Alger, sa «société civile» et les rouages mystérieux de l'Algérologie.Dans ce texte, tout ou presque est fébrile : le coeur battant de la ville, son histoire et son peuple, le zinc des vieux bars et les «enseignes criardes», même le murmure à ras des herbes sauvages des cimetières discrets sur les collines de la ville.


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