Algérie

Une certaine complicité



Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit-on souvent et à bon escient. Il en est ainsi du monde qui refuse d'entendre parler du conflit du Proche-Orient, sauf quand il s'agit de rapporter les opérations militaires des Palestiniens. Pour les dénoncer, bien entendu. Il s'est ainsi gardé de mettre en garde contre le danger qui menaçait les Palestiniens, particulièrement ceux de la bande de Ghaza, soumis aujourd'hui à un déluge de feu. Mais que fait le monde pendant ce temps 'Il compte les morts, tout en rapportant avec force détails la frayeur causée aux Israéliens par l'explosion de roquettes artisanales destinées justement à faire peur. Une manière toute particulière d'établir une symétrie dans ce conflit, alors même que dans son extrême solitude, l'ancien secrétaire général de l'ONU relevait ce danger, car les Palestiniens ne possèdent pas l'arsenal israélien.C'est de cette manière qu'Israël hausse le ton et le niveau de sa menace, en déclarant la bande de Ghaza, « entité hostile », s'octroyant le droit de mener les actions qu'il voudra. Même là, dira-t-on, rien de bien nouveau puisqu'il se trouve des pays pour affirmer qu'Israël exerce son droit à la légitime défense.Quelle supercherie ! Puisqu'une telle approche dénature et falsifie les données de la question palestinienne. Cela tend à faire oublier qu'il y a une occupation par Israël des territoires palestiniens. Et c'est ainsi qu'un tel message est porté puis amplifié, pour ouvrir la voie à ce qui n'est jamais suffisant pour châtier les Palestiniens dont le seul crime est de continuer à revendiquer la satisfaction de leurs droits nationaux. On peut même situer historiquement les préparatifs de ce massacre, puisque tout a commencé en 2005 quand, soi-disant, Israël a évacué la bande de Ghaza pour en garder les accès évidemment, et la soumettre à un incroyable blocus. Aidé en cela par l'embargo financier décrété par le Quartette, ce fameux regroupement qui a aidé Israël à tuer le Processus d'Oslo et lui substituer un autre, cette fameuse Feuille de route qui ne mène nulle part.D'ailleurs, même l'ONU, dans un de ses rapports qu'elle s'est gardée de rendre public, dénonçait les restrictions alimentaires, l'auteur de cette mission, le Suisse Jean Ziegler, appelant cela l'arme alimentaire. Cela n'a pas suffi, et c'est le blocus total contre une région connue non seulement pour être un immense camp de réfugiés, mais aussi pour abriter certainement la plus forte densité par habitant au monde, ce qui ajoute au caractère criminel et inhumain de cette agression.Plus que cela, celle-ci est menée principalement par des avions, des hélicoptères et avions sans pilote, mais aussi par la marine de guerre. Elle vise des objectifs du Hamas, des immeubles gouvernementaux, des mosquées, des tunnels de contrebande d'armes entre la bande de Ghaza, sous blocus d'Israël et de l'Egypte. En dépit de cette sauvagerie, le président américain, George W. Bush, a exhorté tous ceux qui le peuvent à faire pression sur le Hamas pour que cette organisation cesse ses tirs sur Israël et permette un cessez-le-feu qui « signifie quelque chose ». Dans le même temps, son administration a déclaré laisser son allié israélien libre de décider de lancer ou non une offensive terrestre, se contentant de l'exhorter à éviter les victimes civiles, alors qu'au même moment, l'organisation des droits de l'homme, Amnesty International, dénonçait dans une lettre adressée à la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, la « partialité » des Etats-Unis face à la réponse « disproportionnée » d'Israël dans la bande de Ghaza et a appelé Washington à suspendre ses livraisons d'armes à Israël. Remarquons le style.Ce n'est pas une simple précaution, mais il est révélateur de l'attitude de nombre d'ONG dites des droits de l'homme vis-à-vis de la question palestinienne. Parler de réponse d'Israël quelle que soit son intensité, renvoie à l'idée que ce sont les Palestiniens qui attaquent. La suite on la connaît. Que devient dans ce cas la cause des Palestiniens ' Elle n'existe nulle part. Mais ce n'est pas de cette manière qu'un problème trouve sa solution.Comme cette histoire que, si un cessez-le-feu venait à être conclu, il ne doit pas signifier un retour au statu quo.L'expression est de Condoleezza Rice qui doit céder son poste de secrétaire d'Etat dans quelques jours. A vrai dire, personne ne voulait de ce statu quo, une situation de ni guerre ni paix, qui est davantage au détriment des Palestiniens excédés par ces négociations interminables.


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