En sus de ce souvenir de cette «roue libre, inépuisable et toujours plein d'espoir» qu'était le regretté Osmane, cette journée a été l'occasion pour ses compagnons d'aborder des thèmes qui lui étaient chers.Le 15 décembre 2007, disparaissait Redouane Osmane, syndicaliste et fondateur du Conseil des lycées d'Algerie (CLA). Afin de rendre hommage à la mémoire de ce militant infatigable des droits humains et sociaux, intransigeant dans sa conception des luttes ouvrières et dans son combat pour l'égalité sociale, le CLA a organisé, hier, une conférence commémorative au siège du Parti socialiste des travailleurs (PST).En sus de ce souvenir de cette «roue libre, inépuisable et toujours plein d'espoir» qu'était le regretté Osmane, cette journée a été l'occasion pour ses compagnons de lutte et pour ceux qui ont pris la relève d'aborder des thèmes qui lui étaient chers : revendications sociales, lutte syndicale, réforme du système éducatif ou encore la politique salariale et ses limites, d'autant plus que contrairement aux mouvements syndicaux issus de l'UGTA, qui ont pu articuler des revendications démocratiques autour de leurs revendications socioprofessionnelles, il semblerait que le syndicalisme ne se résume aujourd'hui qu'à des aspects socioéconomiques.«Le syndicalisme corporatiste a atteint ses limites», affirme Farid Cherbal, docteur en neurobiologie et fondateur du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). «Je m'étonne à chaque fois de constater que les questions sociétales échappent totalement aux revendications et aux discours des syndicats corporatistes qui se sont formés ces dernières années», ajoute-t-il. M. Cherbal cite ainsi des problématiques qui devraient être élevées au rang de préoccupations nationales, comme les harraga, le chômage, les énergies ou encore l'environnement. «Aujourd'hui, les syndicats ne s'expriment même pas sur ces questions sociétales alors qu'ils devraient être les premiers à ouvrir et à participer au débat national», déplore-t-il. Cela fait apparaître toute l'importance d'une centrale syndicale forte et unifiée, «revendicative et démocratique», qui regrouperait tous les secteurs et instaurerait ainsi une solidarité syndicale et sociale.Avis partagé par l'économiste Mourad Ouchichi qui estime que la «convergence des luttes est l'unique salut», en sus d'une «sensibilisation» de la société. «Des mentalités rentières se sont installées, encouragées par un autoritarisme couplé au clientélisme et qui dispose de la rente comme d'un bien privé, sans répondre à aucune rationalité», déplore-t-il. Aussi, face à l'anomalie de cette confiscation de l'Etat et sans outils de contrôle, la lutte syndicale organisée et indépendante reste la seule à pouvoir inverser les rapports de force.
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Posté Le : 23/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com