Algérie

Une centaine de pilotes veulent quitter Air Algérie


Les pilotes algériens, formés en devises et accumulant des années d'expériences, s'envolent pour d'autres «cieux» à la recherche de meilleures rémunérations, mais surtout de meilleures conditions de travail. La compagnie nationale Air Algérie connaît, en effet, une hémorragie lente et régulière de ses pilotes qui risque de s'aggraver davantage dès 2008 où on prévoit la perte d'une centaine de pilotes de ligne, ont confié, hier, des experts en marge de la conférence régionale Afrique/Moyen-Orient, organisée à Alger par la Fédération internationale des associations de pilotes de ligne (IFALPA). L'Algérie est en train de «devenir un vivier de pilotes au profit des compagnies étrangères», avoue à l'APS, M. Nacer Boukhari, un syndicaliste UGTA-pilotes. «Les pilotes algériens formés à coups de devises à l'étranger, sont recrutés par les compagnies aériennes internationales qui offrent de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail», ajoute ce syndicaliste tout en confiant que la compagnie «a perdu, jusque-là, une cinquantaine de pilotes et risque d'en perdre encore une centaine, en 2008». Cette hémorragie régulière en pilotes survient dans une conjoncture internationale marquée par une «pénurie» en pilotes de ligne à travers le monde et surtout dans les pays asiatiques et ceux du Golfe où le secteur du transport aérien connaît un véritable boom. Les 100.000 pilotes de ligne adhérents à l'IFALPA n'arrivent plus à satisfaire les besoins d'un secteur en plein essor, notamment en Chine et en Inde et à un degré moindre en Europe. La croissance soutenue du transport aérien est, certes, une vraie aubaine pour les compagnies aériennes, toutefois elle peut être à l'origine d'un «relâchement» en matière de sécurité aérienne dans le souci de faire un maximum de bénéfices. La première journée de cette conférence régionale, qui devra durer trois jours, a été d'ailleurs consacrée à la sécurité aérienne et à la présentation d'une étude sur les insuffisances constatées au niveau des aérodromes et des espaces aériens de la région d'Afrique/Moyen-Orient. Concernant l'Algérie, le représentant du ministère des Transports à cette conférence, M. Messaoud Benchemam, a affirmé que les aéroports algériens sont, désormais, «aux normes de l'OACI» en matière de sécurité aérienne. Selon ce dernier, ce progrès est le fruit de l'adoption des systèmes perfectionnés de surveillance du trafic aérien comme le système TRAFCA, mais aussi du renouvellement total de la flotte d'Air Algérie dont la moyenne d'âge est de quatre ans pour une trentaine d'appareils. Le président de l'IFALPA, le Mexicain Carlos Lemon, n'a pas aussi caché sa satisfaction des progrès réalisés par l'Algérie dans le domaine. «La sécurité aérienne est l'affaire de tous et c'est une chaîne où chaque élément doit être pris en considération», a-t-il estimé. L'IFALPA, fondée en 1948, est une organisation syndicale non gouvernementale regroupant plus de 90 syndicats et associations de pilotes de ligne de différents pays représentant plus de 100.000 navigants techniques.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)