Une célébration en demi-teinte

Joueur de luth et autres instruments, un «mounchid» (chanteur de madih) et un artisan-artiste ont été, ce vendredi, honorés par la direction de la Culture de la wilaya de Tindouf à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'Artiste.
Une journée instituée «Journée nationale de l'Artiste» à la mémoire de l'artiste-engagé, le martyr Ali Maâchi, assassiné un 08 juin 1958 par les forces d'occupation françaises pour avoir chanté «mon pays c'est l'Algérie». Sa commémoration devait donc «raviver», au souvenir des jeunes générations et des artistes en particulier, ce sacrifice consenti pour la patrie et, partant, la contribution de l'art aux différentes formes de lutte pour l'émancipation et au réveil des consciences. La cérémonie, organisée par la direction de la Culture à la salle Bastami Redouane, a été malheureusement marquée par l'absence presque totale des artistes de la wilaya, mis à part une poignée parmi laquelle ceux qui ont été honorés ainsi que par celle, non moins importante, de la jeunesse.
Environ une quarantaine de personnes y ont assisté. Un constat que quelques invités n'ont pas manqué de relever en se demandant où étaient les troupes qu'ils avaient l'habitude de voir et pourquoi les artistes n'avaient pas assisté à la cérémonie. «Est-ce parce que c'est un vendredi '», a lancé l'un d'eux. Pour les organisateurs, il n'était pas possible d'honorer tous les artistes. «Chaque année, on programme quelques-uns, et les artistes qu'on n'a pas encore touchés le seront lors des prochaines occasions». En plus des présents remis à titre symbolique, un dîner a été offert aux artistes. Un geste fort apprécié par ces derniers, dont l'artisan-artiste Serti Mebarek, un octogénaire, qui a tenu à exprimer son immense plaisir pour cette reconnaissance tout en souhaitant l'ouverture d'un atelier où il pourrait faire profiter les jeunes de son art dans le domaine de la ferronnerie.