Une carte d’identité pour les étrangers

Cette carte biométrique sera payante et obligatoire à partir de novembre prochain.En dépit de la controverse suscitée par la question, Jackie Smith a franchi le pas. Jeudi dernier, la ministre britannique de l’Intérieur a annoncé l’introduction d’une carte d’identité biométrique qui ciblera en priorité les étrangers originaires des pays situés hors de l’Union européenne.
À ce jour, le passeport uniquement était considéré par les pouvoirs publics au Royaume-Uni comme un document d’identification. Selon la locatrice du Home Office, la carte d’identité biométrique est un gage de sécurité à la fois pour son propriétaire et pour les autorités. “Il est inconcevable dans le monde d'aujourd'hui que les gens n'aient pas un moyen unique et sûr de protéger et vérifier leur identité”, a déclaré Mme Smith au cours d’une conférence de presse. Les résidents porteurs de titres de séjour de longue durée comme les étudiants et les conjoints en passe d’obtenir l’autorisation de demeurer en Grande-Bretagne (The free to remain) sont les premiers concernés par cette mesure. Dès novembre prochain, ils devront faire la demande de leurs cartes. Ces documents payants, porteront les détails personnels : la photo et les empreintes digitales des acquéreurs. En 2009, le dispositif sera élargi aux résidents de l’Union Européenne ainsi que les nationaux travaillant sur des sites sensibles comme les aéroports. Une année plus tard, les étudiants britanniques se verront proposer une carte d’identité sur la base du volontariat. Le même choix sera offert aux autres catégories de la population. Mais de toute vraisemblance, peu seront favorables à la délivrance d’une carte d’identité. En effet, beaucoup de sujets britanniques estiment que le passeport est suffisant comme preuve d’identité. Ils ont exprimé leur opinion suite à l’annonce du dispositif en 2006. Aujourd’hui, le gouvernement doit obtenir l’aval du Parlement pour obliger l’ensemble des citoyens à avoir une carte d’identité. En attendant, le gouvernement pense avoir trouvé la parade en demandant aux Britanniques lors du renouvellement de leurs passeports, de fournir leurs détails biométriques, qui seront stockés dans un fichier national des cartes d’identité. “Nous sommes tous mieux protégés si nous pouvons être sûrs que les autres sont ce qu'ils disent être”, fait remarquer Jackie Smith. Depuis les attentats du 7 juillet 2007 et les nombreuses tentatives d’attaques qui ont été avortées par la suite, la traque des réseaux de fabrication de faux papiers est l’une des priorités inscrites dans le dispositif de la lutte antiterroriste des services de sécurité britanniques. Les agents des renseignements estiment à des milliers le nombre de terroristes potentiels disséminées dans tout le Royaume, dont beaucoup seraient des étrangers porteurs de fausses identités.