Algérie

Une carrière aux multiples facettes



Une carrière aux multiples facettes
Le cycle de films consacré à Roger Hanin se poursuit à la cinémathèque d'Alger dont tout un mur est orné des portraits de l'acteur-réalisateur. On le voit sur des scènes de théâtre ou des plateaux de tournage. Dimanche dernier, le film à l'affiche à 14 heures est sans doute moins connu que « Train d'enfer » qui, en 1984, avait immortalisé la douloureuse histoire de Habib Grimzi, un touriste algérien tué par une bande de nervis racistes. Il était le second film de la journée comme pour faire revivre les engagements de Hanin qui n'était pas seulement un acteur destiné aux films d'action. Le film est aussi plus ancien et Isabelle Hanin avouera à la fin de la projection qu'il est « le seul film de son père qu'elle voit et découvre pour la première fois ».Un nouveau cours dans sa carrière« Sentence », réalisé par Jean Valère, est sorti en 1959 et a obtenu cette année-là un prix dans un festival à Moscou. Il s'intéresse au sort de quatre résistants français et d'un pêcheur. Dans la cellule où ils sont enfermés suite à un attentat contre des soldats allemands, ils vivent de manière intense leurs émotions. La peur, l'espoir, l'amour, la jalousie traversent cet espace clos et étouffant. Chacun essaie d'oublier ou de repousser l'échéance fatidique de l'exécution. Isabelle Hanin a estimé que « c'est un film d'auteur, du Bergman sur les côtes de la France ». « Il a constitué aussi un nouveau départ dans la carrière de mon père qui connaîtra plusieurs phases ». C'est à partir de ce film, dont l'un des scénaristes était l'écrivain George Arnaud, connu pour ses engagements politiques dont un soutien affirmé à la révolution algérienne, qu'elle prend un nouveau cours. En fréquentant Lino Ventura, des milieux politiques ancrés à gauche, il se mit à camper des rôles plus « sérieux » sans s'inscrire dans la mouvance de la nouvelle vague alors en vogue. Dans sa courte intervention, elle a évoqué aussi l'amitié de son père avec Robert Hossein qui, avec Marina Vlady, sont les principaux personnages du film. Elle a évoqué son petit rôle dans « à Bout de souffle » de Godard dont il était proche. Elle a enfin révélé que lors du tournage, il avait connu sa femme, Christine, la s?ur de Danielle Mitterrand, qui était la productrice. Aujourd'hui, le cycle s'achève avec « Le Grand pardon » réalisé en 1982 par Alexandre Arcady qui présentera cette ?uvre et « Le coup de sirocco » au public. Le premier film sera projeté à 18 h 30 et le second à 15 heures. Selon Samir Ardjoun, on décèle dans « Le grand pardon » une référence nostalgique à la vie entre communautés en Algérie. Par contre, « Le commissaire Navarro », dont l'Algérie est restée la patrie de c?ur et qui abhorrait le racisme et les idées d'extrême droite, n'a pas joué dans des films qui évoquent de manière directe ou indirecte la guerre de Libération. Il n'en demeure pas moins très proches des Algériens témoigne Rahim Lallaoui, réalisateur qui prit place au milieu d'une assistance clairsemée. « En 1977, il passait nous voir à Paris où j'étais impliqué dans le montage du film « Barrières » d'Ahmed Lallem. C'était un homme chaleureux qui était au milieu des siens », nous a-t-il confié.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)