Algérie - A la une

Une capitale à vau-l'eau



Certes, à l'impossible nul n'est tenu! Il n'en reste pas moins qu'il y avait un effort à faire et à entreprendre pour qu'il n'y ait plus les catastrophes à répétition qu'a vécues la capitale ces dernières années en période hivernale. Ce que l'on craignait vient en fait d'arriver lundi lors d'un glissement de terrain à Bologhine entraînant l'effondrement d'une habitation précaire causant la mort d'une fillette. La victime avait trois ans. Pourquoi ce bébé est-il mort quand un petit effort aurait préservé sa vie et sans doute la vie d'autres victimes potentielles de l'imprévoyance, induites par une insouciance coupable des préposés à la sécurité des citoyens, à leur tête le président de l'APC' Pour ce qui est du drame de Bologhine, selon les témoignages sur place - rapportés par la Chaîne III de la Radio nationale - et les parents de la fillette, plusieurs doléances auraient été diligentées auprès des services de l'APC de Bologhine, avertissant des menaces de glissement de terrain dans le quartier. Leur intuition et inquiétudes se sont vérifiées de façon macabre. Outre de se demander pourquoi une pluie de saison, normale en cette époque, provoque-t-elle de tels dégâts, la question qui se pose dès lors est de savoir si le «maire» de Bologhine est candidat à sa succession pour le scrutin des élections locales du 29 novembre. On est désormais amenés à de se demander ce que font les édiles municipaux dont l'occupation première reste, il nous semble, de répondre aux doléances des citoyens! Le fait que de simples averses bloquent nos villes et notre capitale n'est pas pour rehausser l'opinion que les citoyens ont de leurs édiles. Il est vrai qu'une anecdote affirme qu'il est plus facile d'avoir un rendez-vous avec le chef de l'Etat qu'avec le président d'une APC. D'ailleurs, les citoyens écrivent volontiers des lettres ouvertes - qui remplissent les pages de journaux - au président plutôt qu'aux P/APC. C'est dire! Mais cela n'exonère en rien les responsables municipaux de leurs devoirs envers leurs administrés. Et ce qui s'est passé lundi à Bologhine reste inexcusable car il met en exergue les innombrables manquements de nos édiles plus préoccupés de leur carrière que de justifier le pourquoi de leurs élections et des missions à eux confiées par leurs électeurs. En fait, le «discours» de Dame nature a mis bas en plusieurs circonstances les redondances des leaders politiques, en ces jours de campagne électorale, qui ne tarissaient pas d'éloges sur les bienfaits de leurs programmes communaux et de wilaya pour le bien-être des citoyens. Il aura suffi d'une pluie saisonnière, fût-elle inhabituellement torrentielle, pour mettre à nu les tares d'une gestion catastrophique et obsolète de nos villes et villages. C'est Sidi m'lih, zad'lou lehwa wa rih qui navigue dans la stratosphère tout à son satisfecit et à son étonnement d'occuper des fonctions aussi gratifiantes que celles de maire alors qu'à ses pieds, la commune qu'il est censé gérer va à vau-l'eau. C'est ce qui se passe dans les communes d'Algérie abandonnées à leur triste sort. Les pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la capitale ont ainsi paralysé la circulation dans les communes et bloqué les autoroutes. Entre-temps, par des paroles mielleuses, les leaders politiques s'efforcent de faire croire que le bonheur des citoyens est leur préoccupation première. Cela se voit que les politiques et les gestionnaires des communes algériennes dirigent villes et villages à partir de leur bureau douillet, ne se hasardant jamais sur les chaussées défoncées, bosselées, exhibant en revanche la rue principale, en général acceptable, comme vitrine de leurs «travaux» et gestion de la commune dont ils ont la charge. Or, il suffit de sortir des rues et avenues «officielles» pour mesurer les dégâts d'une gestion municipale à l'emporte-pièce. C'est celle-là l'image de marque de la capitale de l'Algérie, au moment où des édiles demandent aux citoyens de leur renouveler leur confiance pour n'avoir pas su s'occuper comme il se devait et de gérer dans la transparence les cités et quartiers. Faut-il dès lors s'étonner que la pluie paralyse Alger et mette au jour ses tares quand les leaders politiques, dans une fuite en avant, nous entretiennent d'événements fixés, mais en fait reportés, aux calendes grecques'


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