Algérie

Une CAN sans pros, est-ce possible '



Peut-il y avoir une CAN sans joueurs professionnels ' Sans nul doute, si les textes qui régissent cette compétition sont modifiés dans ce sens. Dans le contexte actuel, il parait peu probable qu'une telle issue voie le jour prochainement. Les responsables de la Confédération africaine de football (CAF) ne se laisseront jamais tenter par cette aventure qui menacera directement l'existence même de la CAN. La présence massive des joueurs professionnels joue un grand rôle dans la forte médiatisation de la compétition continentale. Les sponsors ne sont pas les derniers à apporter leur contribution financière à cette manifestation sportive.L'idée de limiter le nombre de footballeurs professionnels autorisés à prendre part à la CAN est défendue par d'anciennes figures du football africain. Les promoteurs de ce projet sont mus par le souci de promouvoir le produit local qu'ils jugent brimé par l'apport considérable de joueurs évoluant en Europe. Cette vision est loin d'être farfelue. Néanmoins, elle doit s'inscrire d'abord dans un projet sérieux, crédible, sur la durée et qui prend en compte les difficiles réalités du football du continent. Il est difficile d'imaginer, aujourd'hui, une CAN sans les professionnels et tout ce que leur présence draine au plan populaire, financier, spectaculaire et autre image de marque, retombées financières, très forte médiatisation... toutes ces choses qui concourent à la réussite du rendez-vous biannuel du ballon rond africain.Les enjeux économiques et financiers sont tellement grands qu'aucun dirigeant ne prendra le risque de scier la branche sur laquelle est assis le football africain d'en haut. Aujourd'hui, les Africains sont partagés sur le devenir de leur sport roi. Ils sont fiers et contents des prouesses et de la réussite de leurs enfants en Europe.Les performances de Rabah Madjer, Roger Milla, George Weah, Kwanu Kanu, Augustine Okocha, Samuel E'too ont rejailli sur le football africain, au plan de la notoriété. Grâce à eux et bien d'autres aussi, il est mieux respecté, plus reconnu que dans un passé moins récent. Toutefois, cette image d'Epinal ne doit pas faire oublier l'autre face de notre football. Celui d'en bas. Pauvre, faible, déstructuré, sous-administré, aux frontières de l'abandon, gangrené par la combine, la corruption, la violence... Les Etats sont interpellés, en premier chef, sur cette lamentable situation du football en Afrique. Avec plus de moyens (contrôlés), une vraie politique en direction des jeunes et du sport, un programme de développement du football appuyé par une organisation sans faille, la multiplication d'infrastructures sportives, un encadrement technique formé et compétent, faire de la médecine du sport un partenaire incontournable, adapter les horaires scolaires à ceux des entraînements.Le football africain damera le pion aux meilleurs. Madjer, Weah, E'too, pour ne citer que ces joueurs, ont prouvé en Europe qu'ils étaient dignes de figurer dans les plus grandes sélections du monde, tout simplement parce qu'ils ont eu la chance de bénéficier des excellentes conditions de travail offertes à leurs collègues sur le vieux continent.


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