La campagne électorale qui s'est achevée hier a révélé la faiblesse du discours politique de la majorité des concurrents. Elle a été plus marquée par des dérives verbales que par la consistance des propositions programmatiques.La campagne électorale s'achève comme elle a débuté : dans l'indifférence quasi générale des Algériens beaucoup plus préoccupés par les examens de fin d'année de leurs enfants, les préparatifs pour la saison estivale, l'arrivée des parents émigrés ou encore la répression qui s'est abattue sur les hirakistes.
Mais d'aucuns ont remarqué que cette campagne s'est davantage déroulée sur les réseaux sociaux que sur le terrain partisan où la désaffection populaire a été le lien commun entre les 1 483 listes (837 indépendantes et 646 représentant 28 partis politiques en lice pour la Chambre basse).
Une désaffection générale qui a donné lieu à des moments inédits comme ce fut le cas d'un candidat qui tenait un meeting dans une salle de spectacle quasiment vide.
Une campagne 2.0, qui n'a pas échappé à la morosité ambiante laquelle a été plombée par le désintérêt général, et qui a également connu des dépassements dans le texte ainsi que des guéguerres menées par des états-majors partisans plus pour nuire à l'adversaire que pour présenter un réel programme électoral.
Des entorses à la règle ont été aussi constatées dans l'affichage des listes candidates à l'APN puisque la loi prévoit des surfaces publiques réservées à cette opération, attribuées équitablement à l'intérieur des circonscriptions électorales.
"Toute autre forme de publicité, en dehors des emplacements réservés à cet effet, est interdite", comme le stipule le texte de loi. Pourtant, un parti politique qu'on prête à l'obédience islamiste n'a pas hésité parfois à squatter toutes les surfaces publicitaires mises en place dans certaines régions du pays.
D'autres espaces non conformes ont été investis par les équipes des candidats. Cette campagne a également été l'occasion de détournement de plusieurs slogans et affiches électorales partisans ou indépendants, pastichés, tournés en dérision et raillés publiquement.
Cette satire de la chose politique n'est pas nouvelle en soi mais force est de constater qu'elle a pris de l'ampleur ces trois dernières semaines en l'absence d'un quelconque autre intérêt pour une campagne insipide qui use, en fait, de réflexes partisans et tribaux d'une époque qu'on croyait révolue.
En effet, on mise sur une plus grande participation électorale aux législatives du fait même de l'important contingent des indépendants pour le palais Zighoud-Youcef. Une conviction puisée dans le maillage familier des candidats à la députation qui replace l'importance des liens tribaux dans la construction de la victoire.
En face, et pour ceux qui ont eu à argumenter sur la faiblesse de cette campagne, on impute cette indifférence populaire au contexte sanitaire et à la crainte d'une contamination à la Covid-19. Cependant, tout le monde a remarqué l'absence des gestes barrières exigées lors de rassemblements citoyens, convoquant par là de sérieuses interrogations sur une probable hausse de cas positifs dans les prochains jours.
SAID OUSSAD
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Posté Le : 09/06/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said OUSSAD
Source : www.liberte-algerie.com