Le PLF 2023 a été élaboré sur la base d'un prix référentiel prévisionnel du baril de pétrole à 60 dollars pour la période entre 2023 et 2025. Mais les autorités du pays misent toujours sur le Fonds de régulation des recettes (FRR) pour couvrir en partie le déficit budgétaire. Créé en 2000, le FRR est un fonds souverain dont le but est de gérer les excédents budgétaires liés aux exportations d'hydrocarbures. Mais le choc pétrolier de 2014 a conduit à l'assèchement total de ses actifs début 2017.Considéré comme une cagnotte destinée à financer le déficit budgétaire par temps de crise, combien de fois le gouvernement s'est retrouvé face à l'urgence de l'assèchement total du FRR, voire son déficit. Et alors que la récurrente question sur le financement du déficit resurgit, le PLF 2023 donne la part large aux dépenses de l'Etat avec plus de 27 milliards de dollars de transferts sociaux. Sur la base des recettes et dépenses prévisionnelles, le déficit budgétaire passera de 4.092,3 milliards de dinars (-15,9 du PIB) dans les prévisions de clôture pour 2022 à un déficit moyen de 5.720 milliards de dinars sur la période 2023-2025 (-20,6% du PIB). Mais le gouvernement a-t-il le choix que de casser la tirelire pour répondre à la conjoncture post-pandémique et calmer le front social avec une inflation la plus élevée depuis 25 ans '
Sur fond de crise énergétique majeure en Europe et l'entrée en vigueur prochaine de l'embargo européen sur le pétrole russe, début décembre, est un autre mal nécessaire pour l'Algérie afin de se désarrimer de la dépendance des énergies fossiles et augmenter sa part d'exportation hors hydrocarbures à hauteur de 10 milliards de dollars à l'horizon 2024. L'Algérie est certes l'un des rares pays dans la région où la dette intérieure atteint des niveaux faibles, ce qui a permis d'éviter le recours à l'endettement extérieur. Depuis plus de 22 ans, le FRR a permis à l'Algérie d'amortir l'effet négatif des chocs pétroliers à court terme. Mais pris sur le long terme, ce fonds pourrait bien conduire au gaspillage des ressources rares de l'Etat dont le désengagement de la sphère économique publique est une exigence du FMI et de la Banque mondiale.
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Posté Le : 28/11/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com