Algérie

Une brèche pour l'Otan pour intervenir sans mandat onusien ' Nouveaux échanges de tirs entre la Syrie et la Turquie à leur frontière



La Syrie a encore tiré sur le territoire turc, pour la deuxième fois consécutive en moins d'une semaine, ce qui a suscité une riposte systématique de l'armée d'Ankara qui, pour le moment, use du langage diplomatique dans le souci d'éviter une guerre contre son voisin. Embourbé dans une dangereuse guerre civile, Damas a demandé des excuses pour ce «malheureux incident». Le gouvernement turc a obtenu jeudi le feu vert de son Parlement pour poursuivre les opérations militaires contre la Syrie, si nécessaire, ont rapporté les agences de presse. Hier, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n'a pas caché ses intentions de livrer une guerre pour mettre fin aux attaques syriennes sur son territoire. «Comme le dit le proverbe, si tu veux la paix, prépare la guerre (..). Nous ne cherchons pas la guerre, mais elle vient à nous», a déclaré M. Erdogan devant un rassemblement de plus de 5 000 personnes, repris par Chine radio international, sur son site internet. «Ce serait une erreur fatale de tester la capacité de dissuasion et la détermination de la Turquie», a déclaré M. Erdogan qui accuse indirectement la Syrie de provocation. Parallèlement à ce discours politique, l'armée turque a répondu par deux fois aux tirs syriens, qui ont fait mercredi dernier cinq morts dans un village frontalier. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné ces attaques syriennes et a appelé les deux parties à la retenue, après de longues discussions entre les pays occidentaux et l'allié de Damas, la Russie qui rejette toute intervention militaire étrangère en Syrie où les forces gouvernementales affrontent les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) depuis plusieurs mois. Mais la Syrie n'a pas le droit à l'erreur, notamment avec son voisin turc qui fait partie de l'organisation de l'alliance atlantique (Otan) qui attend le moment propice pour lancer un assaut sur la Syrie, comme il l'avait fait durant la guerre en Libye en 2011. Les tirs d'artillerie syriens sur la Turquie constituent une occasion pour l'Otan qui a pour principe de riposter à toute agression contre un de ses Etats membres. Autrement dit, l'Otan peut se servir du prétexte des tirs de l'artillerie syrienne contre la Turquie pour justifier toute éventuelle intervention armée, une option que combattent la Russie et la Chine, qui constituent les seuls véritables soutiens au régime du président syrien Bachar al-Assad actuellement. Les Etats-Unis et la France pourraient en effet convaincre Ankara de saisir l'opportunité d'une nouvelle agression syrienne pour déclarer la guerre à Al-Assad. Ce dernier compte sur le veto russe et chinois, deux membres permanents de l'ONU, en attendant de trouver une solution finale au conflit interne qui a coûté à la Syrie plus de 30 000 morts depuis la mi-mars 2011. Le régime de Damas refuse d'admettre que le pays vit une situation de guerre civile et que cette guerre risque de durer longtemps si aucune solution n'est trouvée en urgence. L'ASL et l'opposition syrienne refusent tout dialogue politique avec Bachar al-Assad, dont le départ du pouvoir est plus qu'une nécessité pour les Syriens qui refusent de vivre sous son diktat. Le discours d'Erdogan pourrait constituer une brèche et un signe pour l'Otan afin qu'elle se prépare à entrer en jeu, loin d'un mandat onusien qui ne viendra pas tant que Moscou et Pékin s'y opposent fermement. On ignore juste l'échéance. A noter par ailleurs que la Turquie, naguère un allié du président syrien Bachar al-Assad mais désormais l'une des voix réclamant sa démission, accueille plus de 90 000 réfugiés syriens et a offert l'asile aux dirigeants militaires rebelles de Syrie.
L. M.


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