Algérie

Une bourgade coupée du monde



Une bourgade coupée du monde
Les habitants de ce petit village se disent marginalisés et coupés du monde. Ils déplorent un manque d'infrastructures et de moyens de transport. Située au sud-ouest de la daïra de Mouzaïa et relevant administrativement de la commune de Aïn Romana, Bordj El Amir Abdelkader est une petite bourgade isolée sur les hauteurs de la Mitidja. Avec sa vocation agricole et la verdure qui l'entoure, cette petite localité, qui compte quelque 4140 habitants, inspire un sentiment de paix et de sérénité à toute personne qui la visite pour la première fois. Cependant, les habitants de ce petit village, quant à eux, se disent marginalisés et coupés du monde. Ils déplorent un manque d'infrastructures. Les enfants, en ces périodes de vacances et à défaut d'aires de jeux, ont aménagé, à leur manière, un petit terrain où ils s'adonnent à leur loisir favori, le football. « La maison de jeunes est fermée depuis plusieurs années. Il en est de même pour le centre culturel, condamnant ainsi nos enfants et nos jeunes à la paresse, l'oisiveté et parfois même à la délinquance », nous confie un jeune père, instituteur de son état. Ce qui ajoute encore plus d'amertume au quotidien des habitants de ce village, c'est le manque de transport, aggravé par l'absence de route bitumée ainsi que la situation irrégulière des habitations dont les occupants ne détiennent pas d'acte de propriété.Signalons aussi que cette localité, qui n'a pas été épargnée par les événements de la décennie noire, a connu un exode important des habitants de la région montagneuse de Tamezguida entre les wilayas de Blida et Médéa. Cela a engendré l'apparition du phénomène de l'habitat précaire. Au village d'El Bordj, même les écoles ne sont pas en reste quant à la multitude des problèmes. Les enseignants des deux écoles primaires que compte le village n'en finissent pas de supporter les émanations de gaz qui se dégagent des chauffages vétustes fonctionnant au gasoil. Durant la saison hivernale, ils ont préféré l'utilisation de quelques résistances de fortune pour chauffer les classes. Interrogé, El Orabi Ahmed, SG de la commune de Aïn Romana, nous dira : « Pour remédier à la situation des plus déplorables qu'endurent les habitants d'El Bordj, nous avons lancé divers programmes d'aménagement, de construction et d'aide financière pour l'amélioration et la satisfaction des besoins de la population. Concernant les infrastructures scolaires, le problème vécu l'année dernière ne se répétera pas l'année prochaine, puisque en plus des foyers qui bénéficieront du gaz de ville à partir de juillet prochain, les écoles en seront aussi alimentées. »Au sujet du problème de l'habitat précaire, on apprendra du même responsable que le village compte 138 gourbis qui devront être éradiqués, après la réalisation du projet de 150 logements. « Pour ce qui est de la situation irrégulière de certains habitants, le problème est pris en charge et ils bénéficieront d'actes de propriété pour la régularisation administrative de leurs cas », ajoutera-t-il. Dans ce même ordre d'idées, il convient de souligner que la commune de Aïn Romana a bénéficié en 2008 de 409 aides à l'habitat rural, dont 200 destinées aux habitants d'El Bordj. A propos de l'absence de travaux d'amélioration urbaine, M. El Orabi dira qu'il est impossible d'effectuer un quelconque type de bitumage tant que les travaux d'aménagement des réseaux d'AEP et de gaz ne seront pas encore achevés. S'agissant par ailleurs du problème lié au déficit en infrastructures, on apprendra notamment que le centre culturel fait l'objet, ces derniers temps, de travaux de réaménagement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)