Algérie

Une bonne organisation mais...


Les ruelles de la capitale étaient hier et avant- hier, premier et deuxième jours de l'Aïd El Adha visiblement bien plus propres, que durant les fêtes des années précédentes. Les agents mobilisés dans le cadre de la vaste opération de collecte de peaux de moutons supervisée par le ministère de l'Industrie sont passés par là. Ils étaient en effet, partout, pour ramasser la fameuse «hidoura», a-t-on constaté dans diverses communes de l'Algérois.Les APC ont pris toutes les mesures nécessaires, notamment à travers des camions de ramassage de peaux de mouton et de détritus dans différents quartiers.
Le rythme de collecte des «hidoura» qui étaient, il y a quelques années, abandonnées au bord des trottoirs ou souvent jetées dans les poubelles, est encourageant. Plusieurs dizaines de milliers de peaux de moutons ont été collectées à travers le territoire national, en l'occurrence Jijel, Sétif, Batna, Djelfa, Aïn Témouchent, et Alger. Pas moins de 7000 peaux de mouton ont été collectées au premier jour de l'Aïd El Adha dans la wilaya de Skikda. Ce qui laisse dire que l'opération s'est bien déroulée un peu partout à travers le pays. En fait pas tout à fait. Puisque, les quantités de peaux de moutons récupérées reste en deçà des attentes.
«Sur les 6000 peaux de moutons acheminées, jusqu'à la mi- journée d'hier, deuxième jour de l'Aïd, vers l'unité de production de cuir synthétique à l'Aced (Algérienne du cuir et dérivés) filiale du groupe public Getex, sise à Sétif, seuls 500 sont utilisables. C'est ce qu'a déploré son directeur, Mohamed Tabti.
Le constat était le même à Aïn Témouchent, où «la moitié des 9000 peaux de mouton collectées, étaient inexploitables», selon Houari Abdellah, le directeur de l'usine de la même filiale basée à El Amria.
Selon le commun des deux responsables, les peaux de moutons à jeter sont inexploitables, car, «non aseptisées ou non nettoyées». D'autres sont inutilisables car, trouées lors du dépeçage».
Mettant de l'eau au moulin des deux interlocuteurs, Aimer Rachid directeur de l'unité de production des chaussures sise à Chéraga a insisté sur la nécessité de sensibiliser le citoyen afin de tirer un maximum de profits de cette vraie richesse».
Car, la peau de bête récupérée est utilisé dans la fabrication des doublures intérieures des chaussures, des sacs et vestes en cuir, ainsi que les gants».
Poursuivant, le même responsable dira qu'«on pourrait tirer une valeur de plusieurs millions d'euros de la récupération des peaux de bêtes sacrifiées». Pour étayer ses propos, il a fait savoir q'un pied carré (923 cm2) de peau de bovin est vendue à 3,5 dollars, et le coût du pied carré de peau de mouton est cédé à environ 2,10 euros».
Cela avant de préciser qu'«un seul mouton produit une moyenne de 6 carré, donc l'équivalent de 12,60 euros».
Une valeur ajoutée si on comptabilise le nombre de moutons sacrifiés à chaque Aïd El Adha, qui avoisine une moyenne de 3 millions de têtes. Le choix de la valorisation des peaux de moutons se pose comme inévitable. Cela étant donné que le coût de l'enfouissement de ces déchets est très élevé pour l'Etat.
Ce sont des pertes de plusieurs dizaines de millions d'euros, de manque à gagner sur ces peaux jetées chaque année, lors du sacrifice, affirment les spécialistes.
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