Algérie

Une bien belle 'uvre



Les cinéphiles européens ont eu quelques belles surprises, en ce début de l’année 2011. Nombre d’entre eux ont eu ou auront le plaisir de voir notamment le très beau film croate, Le Choix de Luna, de la réalisatrice Jasmila Zbanic, en espérant qu’il soit projeté un jour en Algérie. Le film traite de la montée en Bosnie-Herzégovine de l’intégrisme musulman, suite au financement et à la diffusion par les milliardaires des pays du Golfe de l’idéologie fasciste wahabite, qui est la matrice des autres variantes dégradées de l’islamisme. Cette œuvre relate l’histoire d’un couple de musulmans modernes, vivant maritalement à Sarajevo, et qui se trouve gangrené, puis détruit par l’intégrisme. Il s’agit de Luna (interprétée par Zrinka Cvitesic), hôtesse de l’air, et d’Amar (Leon Lucev), contrôleur aérien. S’étant rencontré sans doute par leurs métiers, ils mènent une vie amoureuse heureuse, jusqu’au jour où tout bascule pour eux. Pour une erreur professionnelle, Amar est licencié de son travail. Des mois plus tard, par un concours de circonstances, il se trouve nez-à-nez avec un ancien camarade de régiment qu’il avait connu lors de la guerre civile qui avait sévi dans l’ex-Yougoslavie. Amar ignore que ce camarade est désormais inféodé aux intégristes. Après des tentatives plus ou moins discrètes et infructueuses de celui-ci pour recruter Amar, il lui propose de l’embaucher durant quelques semaines en vue d’enseigner l’informatique dans, ce qui s’avèrera être un camp d’endoctrinement d’hommes, mais aussi de femmes et même d’enfants.
Luna est réticente à cette proposition de travail. Mais Amar, gentiment, passe outre l’avis de sa compagne, sous-estimant complètement la dangerosité des méthodes sectaires et des moyens colossaux mis en place par l’organisation qui gère ce camp.
Aussi, se voit-il insidieusement soumis à un lavage de cerveau, comme les autres membres du camp, et gagné progressivement à une pratique rigoriste, voire rétrograde de l’Islam. Luna essaye en vain de sauver son couple. Elle se résigne alors à l’idée que leur bonheur est irrémédiablement compromis. C’est alors qu’elle décide d’accoucher d’un enfant, censé être le fruit de son amour avec Amar et d’abandonner la procréation médicalement assistée, une technique qu’elle vient d’entamer, après avoir surmonté le lourd obstacle psychologique que cela implique, et un traitement long et éprouvant, au résultat de plus incertain. Le film, esthétiquement bien construit, casse au passage nombre de clichés envers les musulmans et, particulièrement, ceux qui les assimilent dans leur globalité aux islamistes.
La réalisatrice Jasmila Zbanic, 35 ans, native de Sarajevo et d’origine musulmane, a réalisé plusieurs films, dont son premier long métrage, Sarajevo, mon amour (2006), qui a obtenu plusieurs prix internationaux, notamment le très convoité Ours d’or du Festival de Berlin, en Allemagne. Elle présente un parcours atypique. C’est ainsi que, diplômée de l’Académie des Arts dramatiques de Sarajevo, elle a débuté sa carrière, comme marionnettiste puis clown avant de se tourner vers le cinéma !                                
 


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