Algérie

Une bibliothèque portera son nom



Une bibliothèque portera son nom
kUne bibliothèque à Paris sera baptisée au nom de l'écrivaine algérienne et membre de l'Académie française Assia Djebar, décédée en février 2015, a annoncé vendredi un conseiller de la ville de Paris sur son compte twitter.La bibliothèque, qui devrait ouvrir ses portes en décembre, se situe dans le 20e arrondissement de Paris et s'étend sur une superficie de 1038 m2, a indiqué le conseiller délégué auprès de l'adjoint-maire chargé de l'urbanisme, Jacques Baudrier. Ce lieu culturel possède une espace pour la petite enfance et une zone numérique. La ville de Paris a déjà rendu un grand hommage à la romancière pour commémorer la première année de sa disparition. Organisé par la mairie de Paris, en partenariat avec la Sorbonne Nouvelle, et les associations le Cercle des amis d'Assia Djebar et Archives Claude-Simon et ses contemporains, l'hommage a été ponctué, le 10 février 2016, par un riche programme à la hauteur de celle pressentie, de son vivant, pour le prix Nobel de littérature. Dans son allocution, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a exprimé son enthousiasme d'être présente à l'hommage de cette grande dame immortelle qui, par son talent, qui est bien le sien, a traduit, écrit, expliqué et touché nos imaginaires et nos vies. Un an après sa disparition, je suis touchée d'être là, parce que je retrouve dans l'?uvre d'Assia Djebar cette dimension d'identité multiple qui nous aide à nous construire, à construire le monde, avait-elle dit, annonçant qu'elle est à la disposition des associations qui envisagent de transmettre et diffuser le message d'Assia Djebar. De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, Assia Djebar voit le jour le 30 juin 1936, à Cherchell, superbe ville côtière, à l'est d'Alger, marquée par une histoire riche. La famille Imalayène fait partie de la petite bourgeoisie traditionnelle algérienne. Inscrite à l'école française, puis dans une école coranique privée, elle apprend à manier les deux langues dont elle va se nourrir. A l'âge de 10 ans, elle rejoint le collège de Blida, en section classique (Grec, latin, anglais). Brillante élève, elle obtient son bac en 1953, puis entre en hypokhâgne au lycée Bugeaud (aujourd'hui lycée Emir-Abdelkader) à Alger. Une année plus tard, elle est admise en khâgne à Paris (lycée Fénelon). A partir de 1955, elle est pensionnaire de l'Ecole normale supérieure de jeunes filles de Sèvres où elle opte pour l'étude de l'Histoire (Moyen Âge arabe et Maghreb du XIXe siècle), sous la direction de Louis Massignon et Jacques Berque. Son premier roman, «La soif», est publié en 1957 aux éditions Julliard. En 1958, elle quitte l'Hexagone. Avec son époux, elle va vivre en Suisse puis à Tunis, où elle travaille comme journaliste, collaborant avec Frantz Fanon. Dès 1959, elle s'inscrit à la Faculté de lettres de Rabat où elle étudie et enseigne l'histoire moderne et contemporaine du Maghreb. Elle ne regagne l'Algérie que le 1er juillet 1962. Elle enseigne l'histoire à l'université d'Alger, jusqu'en 1965. Puis, à partir de 1974 et jusqu'en 1980, elle est professeur de littérature française et de cinéma. C'est en parallèle à son poste d'enseignante qu'elle décide de se lancer dans la réalisation de d'un long métrage semi-documentaire. Elle y interroge la mémoire des paysannes sur la guerre, y intégrant des épisodes dans «La Nouba des Femmes du Mont Chenoua. Présenté à Carthage en 1978, puis à la Biennale de Venise, en 1979, il obtient le Prix de la Critique internationale. Continuant son travail de mémoire, elle met en boîte un second long métrage documentaire, «La zerda et les chants de l'oubli» présenté en 1982, par la télévision algérienne et primé en 1983 au Festival de Berlin, dans la catégorie «Meilleur film historique». Assia Djebar sera au cours de sa longue carrière professionnelle directrice du Centre d'études françaises et francophones de Louisiane aux Etats-Unis, membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, enseignante au département d'études françaises de l'Université de New York puis élue au fauteuil 5 de l'Académie française succédant à Georges Vedel. Son ?uvre prolixe est traduite en 21 langues. Assia Djebar a écrit plus d'une dizaine de romans, nouvelles, essais, poésies et récits. Elle fut et restera l'un des auteurs les plus influents de tout le Maghreb.
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