Algérie

Une bête noire de l’OAS qui connnaîtra la prison « pour trahison »Le pr:Pr André Mandouze



Une bête noire de l’OAS qui connnaîtra la prison « pour trahison »Le pr:Pr André Mandouze
Quand on évoque le nom du Pr André Mandouze qui nous a quitté en juin 2006, à 90 ans, on est tout de suite saisi par le courage de cet homme qui avait, à l’instar de beaucoup de ses compatriotes intellectuels, des positions claires sur l’Algérie, allant jusqu’à proférer des mots assez durs envers les apôtres de la colonisation positive et la loi du 23 février 2005. C’est « un adversaire résolu du système colonial », disent ses biographes qui rappellent à travers ses prises de position sa dénonciation « des survivances de l’idéologie coloniale et ses effets bien réels sur la société française actuelle. » Professeur à l’Université d’Alger, il fonde la revue « Consciences maghrébines » en 1954, et participe au « Manifeste des 121 » (« Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie »). Il s’engage aux côtés du mouvement de Libération nationale et, comme son ami Henri Alleg (directeur du quotidien « Alger Républicain »), sera l’une des rares personnalités à dénoncer la torture pratiquée par les autorités françaises. André Mandouze, ce résistant spécialiste de Saint Augustin fut toujours en première ligne dans tous les combats à mener au cours du XXe siècle pour « la défense de la vie contre la mort, de l’intelligence contre la bêtise, du respect de l’homme contre la négation de l’homme ». Il fut rebelle à tous les conformismes de pensée et de lâcheté comme à toutes les compromissions. En 1946, il démissionne de la rédaction en chef du journal Témoignage Chrétien et s’embarque pour l’Algérie. Il y séjournera jusqu’en 1956, s’engageant totalement aux côtés des Algériens et du FLN. Il signera le Manifeste des 121, connaîtra la prison pour « trahison envers la patrie », sera une des bêtes noires de l’OAS. Récemment André Mandouze s’est opposé, avec virulence, à la loi du 23 février 2005, tentant de réhabiliter la colonisation française en Afrique du Nord, qualifiant la manœuvre de « scandaleuse ». Ce qui constitue, dit6il « la preuve que le colonialisme est encore bien vivant dans l’esprit d’un certain nombre de gens qui regrettent que ce soit fini ». Pour le Pr. Mandouze, il est légitime que cette loi ait soulevé « l’indignation de ceux qui furent les colonisés, et celle de ceux d’entre nous, qui ont lutté pour mettre fin à l’exploitation d’autrui ». Il a milité encore avant d’être emporté par la mort pour un accord de fond pour « soigner définitivement les blessures du colonialisme et que naisse entre la France et l’Algérie une véritable amitié ».


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