Algérie

Une bâtisse sauvée in extremis



Une bâtisse sauvée in extremis
En 2002, 190 MDA( millions) sont enfin débloqués par le ministère de la Culture pour la restauration du palais Hadj Ahmed Bey, dont 15 ont été consommés jusque-là, pour différents travaux de remise en valeur. Le processus de réhabilitation est enclenché après une fermeture, plusieurs arrêts de travaux et maints atermoiements, qui auront duré' 27 ans. Le premier projet de restauration, lancé de 1982 à 1986, verra l'expertise exécutée par le bureau d'étude polonais PKZ. Des petits budgets sporadiques seront injectés dans cette entreprise des plus laborieuses, qui sera cependant arrêté dans son élan par manque de moyens financiers.Des sources bien informées avancent un montant global de 80 MDA pour toute la période antérieure à 2002, avec des entreprises ayant refait tous les travaux de confortement de la bâtisse.Une équipe d'architectes, entre autres, avait travaillé d'arrache-pied sur place, entre 1991 et 2002, selon l'architecte et chef de projet de l'époque, Nacer Touam. « Nous n'avions pas les moyens financiers, et nous avons composé avec ce qu'il y avait dans une conjoncture pénible », a-t-il déclaré. A partir de 2002, les travaux seront pris en main par un professionnel de la restauration, Abdelaziz Badjadja, avec la DUC comme maître de l'ouvrage. Classé monument historique par les autorités coloniales en 1935, le palais Hadj Ahmed Bey, qui a vu le jour en 1826, ne sera achevé qu'en 1835. Cet édifice n'aura servi qu'au dernier des beys, Hadj Ahmed, de 1836 à 1837, pour finir en siège de l'état-major de l'armée française. Ce léviathan budgétivore émerge enfin de l'embrouillamini dans lequel il était plongé, outre la polémique soulevée par les uns et les autres sur une réhabilitation des plus controversées. « Il fallait parer au plus pressé, dira Abdelaziz Badjadja : sauver ce symbole de la résistance de 1836, des intempéries, du vandalisme et de la dégradation ». C'est un travail de longue haleine auquel se sont patiemment attelées des équipes d'entreprises, en essayant, « autant que possible de rester fidèle à l'esprit d'époque ». A cet effet, le chef de projet fera appel à des artisans : ébénistes, dinandiers, sculpteurs sur bois'Tout ce monde travaille sur place, sculptant, ou grattant, le matériel déjà existant : portes, fenêtres, moucharabiehs et fresques murales, pour mettre au jour les peintures initiales. Les découvertes sont étonnantes ! Néanmoins, pour une citadelle d'une telle envergure, le gardiennage est quasiment absent, si l'on excepte deux personnes affectées, l'une de jour et l'autre de nuit. « Il nous faut une vraie gestion sécuritaire, comme pour la citadelle d'Alger avec son équipe pluridisciplinaire, gardiens, archéologues, historiens, etc. », préconise le chef de projet. Pour lui, il est impérieux d'établir une législation temporaire pour gérer ce patrimoine. Il déplore en outre les lenteurs administratives, sachant que des délégations affluent au quotidien, alors que l'inauguration officielle du palais n'a même pas encore eu lieu. Celui-ci précise qu'il était bien question de l'ouverture du palais au public le 16 avril passé, mais en l'absence de personnel d'entretien et de sécurité ad hoc, il ne peut prendre cette responsabilité. L'on nous fera savoir que ce bastion de l'Histoire, une fois livré, devra abriter des manifestations culturelles d'envergure. Une aubaine, on l'espère, pour Constantine !


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