Boeing proudly delivers the 17th 737-800 aircraft to our partner Air Algérie », pouvait-on
lire sur la banderole accrochée sur l'un des murs de la salle. En fait, la
banderole en question était sur un des pans de la salle d'un bateau de
plaisance à bord duquel les représentants de la compagnie Boeing ont invité
l'équipage d'Air Algérie qui devait conduire le dernier des sept 737-800
achetés par la compagnie nationale. Le groupe de journalistes algériens invités
par la compagnie américaine faisait lui aussi partie du voyage au bord du Waterway Cruises. L'agréable
virée maritime nous a mené tout près des rives verdoyantes du lac de Seattle. Sur
l'une des rives trône la somptueuse résidence de Bill Gates, le patron de Microsoft.
Entourée d'autres maisons de rêve, la résidence du géant de l'informatique a
ébahi tous les compatriotes. Il faut reconnaître qu'en la montrant « du doigt »,
les Américains n'ont pas caché leur émerveillement devant une telle Å“uvre. «Regardez
là-bas, la belle maison avec la forêt qui l'entoure, elle appartient à Bill
Gates et toutes les maisons mitoyennes appartiennent à de grosses fortunes
américaines », nous avait dit Reggle Abel, le
directeur des ventes Afrique-Amérique Latine-Caraïbes. Mais ce n'était pas l'essentiel de la
visite.
Nous découvrons Seattle avec beaucoup de
plaisir. Notre embarquement à bord s'est passé vers 17h30 heure locale (vers
les coups de 3h du matin heure algérienne). En ce jeudi 30 juin, le soleil
brillait mais une brise fraîche même froide soufflait sur le lac. Elle forçait
même les bras des amateurs du sport nautique d'avirons qui semblaient ramer à
contre-courant. Nos accompagnateurs américains nous montraient au loin le
Canada. Vancouver se trouve à 1h et demie de Seattle. C'est dire que le temps
n'avait rien à voir avec l'été. «Il pleut d'octobre à juillet», nous précisait
l'un d'eux. La région se targue d'être la plus verte des Etats-Unis. «
Washington state, Evergreen state (Etat de Washington,
toujours vert) », est carrément inscrite sur les plaques d'immatriculation des
véhicules.
«Les Algériens se
comptent sur les doigts d'une seule main»
Nos hôtes sur le bateau étaient cependant tous
contents d'avoir quelques rayons de soleil. Ils étaient bien heureux d'être, selon
eux, en été. L'océan Pacifique a assuré à Seattle l'un des plus beaux ports de
la région. Relevant de l'Etat de Washington, la ville est située à l'ouest des
Etats-Unis. A ne pas confondre avec la capitale Washington DC qui, elle, se
trouve carrément à l'opposé, à l'Est du pays. Habitée par près de 5 millions
d'habitants, dont 100 000 sont musulmans, Seattle abrite même dix mosquées. L'émigration
est ainsi présente à travers plusieurs nationalités. Les Scandinaves ont été
les premiers migrants dans cette terre riche et belle. On retrouve des
Somaliens, des Ethiopiens mais surtout des Asiatiques. « Ils représentent 40%
de la population », nous a indiqué notre guide lors d'une visite de la ville. Une
présence aussi importante d'Asiatiques est certainement due à l'importance des
sites aéronautiques et informatiques que renferme la région. Microsoft et
Boeing en possèdent les plus importants. Ce sont donc les plus grands
recruteurs de personnels. Avec ça, l'on compte 9% de chômage parmi la
population active. Nos compatriotes ne sont pas très visibles au sein de cette
émigration bien colorée. « Ils se comptent sur les doigts d'une seule main », affirme
notre guide à propos des Algériens. Nous visitons Pike Place Market, une immense place commerciale plutôt traditionnelle
qui date depuis des lustres et où tout se vend et tout s'achète. L'endroit
grouille de monde. Des magasins américains de cookies, turcs de chawarma, des bazars asiatiques… Des points de vente de
fruits exotiques, de fleurs de diverses espèces… Au passage, nous assistons à
une vente de poissons à la criée. Nous empruntons des escaliers pour rejoindre
des ruelles abritant des constructions anciennes. Nous nous trouvons face à un
mur très spécial. Les touristes qui s'y agglutinent doivent simplement y coller
leur chewing-gum. Drôle de trouvaille que d'ériger à côté d'une bâtisse, une
machine pour la vente de bonbons qui, une fois mastiqués, doivent être collés
sur l'une des façades. Les Américains auraient tout trouvé pour convaincre de
leur génie et de leur supériorité, même les choses les plus débiles.
Seattle a soutenu Obama
Queen Anne Park
n'est pas loin de Pike Place Market. Il suffit de
traverser la rue pour se retrouver sur une esplanade toute verte de gazon
faisant face à la mer, où de nombreuses personnes se doraient agréablement au
soleil. Juste à côté, un groupe de jazz faisait la manche. C'était en fait une
famille noire, dont le papa jouait à la guitare électrique, l'épouse à la
trompette et leur fille d'à peine 10 ans à la batterie. La musique méritait le
détour et bien plus.
Seattle est véritablement cette ville
cosmopolite qui permet aux étrangers de vivre sans trop de difficultés. Il est
évident qu'elle a ses racistes, ses xénophobes et ses extrémistes. Mais dans
ces larges rues animées, l'on ne remarque rien de tout cela. Notre visite de la
tour de la ville (Space Needle)
nous en donnera un petit aperçu. Ressemblant un peu à toutes les tours du monde,
celle de Seattle permet ainsi de jeter un Å“il sur l'ensemble de ses quartiers. Il
n'y a presque pas de cités-dortoirs qui ghettoïsent
certaines races. L'Amérique étant cependant connue pour parquer les Noirs dans
des quartiers malfamés, Seattle doit donc bien en avoir les siens même si elle
est d'obédience démocrate et a soutenu Obama. Le
soleil commençait à prendre ses distances du lac pour s'éteindre sur des
horizons lointains. Le dîner a été servi à bord du bateau vers 19h30. «C'est
une occasion très spéciale, celle de la livraison du 17ème Boeing 737-800
depuis que nous travaillons ensemble (Ndlr, comme
l'indiquait la banderole). Nous espérons que notre partenariat va continuer à
croître et à fleurir », a déclaré Glain Green, le
responsable technique de Boeing. « C'est la dernière livraison mais nous
espérons en avoir d'autres de Boeing », répondra Mohamed Benchihab,
assistant du divisionnaire Maintenance d'Air Algérie. Boeing reconnaît faire
face à une concurrence féroce du constructeur français Airbus. Air Algérie en
possède 5 sur les 43 avions qui composent sa flotte. La compagnie exige bien
plus pour pouvoir couvrir convenablement les besoins de sa clientèle. « Quand
il a été nommé PDG, Wahid Bouabdellah
voulait acheter plus d'avions mais il n'a pas eu l'argent qu'il fallait », nous
a confié un des représentants d'Air Algérie. Ces jours-ci, le nouveau PDG, Boultif, animera une conférence de presse et donnera peut-être
des détails sur la stratégie qu'il compte initier dans ce sens.
Ancien de la boîte et ex-PDG de Tassili Airlines, il doit certainement savoir de quoi il doit en être
question.
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Posté Le : 07/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi: Notre Envoyée Spéciale A Seattle (Etats-Unis)
Source : www.lequotidien-oran.com