Algérie

Une balance inquiétante



Une balance inquiétante
La lecture du communiqué des Douanes est toujours instructive. Si beaucoup se focalisent sur le solde de la balance commerciale, d'autres s'intéressent aux détails. Ne dit-on pas que «le diable se cache dans le détail» '
A lire le communiqué, nous avons l'impression que les rédacteurs du communiqué présentent la baisse des importations des biens d'équipement et des demi-produits comme une bonne chose. Pourtant, cette baisse est inquiétante. En effet, les importations des biens d'équipement industriels ont baissé de 15,75% et les demi-produits de 4,58%. Ces baisses démontrent que l'investissement et l'activité sont en baisse en Algérie.
Au moment où les discours s'orientent vers la relance de l'industrie en Algérie, les chiffres montrent que la baisse est amorcée. Il y a des investisseurs mais la baisse du taux d'investissement n'est pas de bon augure. Cette situation démontre que l'acte d'investir ne s'improvise pas. Les créneaux à forte rentabilité sont saturés. Les autres sous-exploités car l'importation de certains biens coûtent moins cher que leur production.
Jusqu'au jour d'aujourd'hui, aucune étude n'a été menée pour savoir quels sont les différentiels entre la rentabilité d'une production donnée et l'importation de son équivalent. Cette action permettra de savoir comment protéger la production nationale dans un contexte d'ouverture.
La question de l'emploi, qui se pose avec acuité ces temps-ci, ne pourra être résolue que si les investissements industriels et agricoles sont nombreux. Les facilitations ou les discriminations à l'emploi ne régleront pas le chômage d'une jeunesse mal formée. Les appels du patronat pour un partenariat public-privé, à l'image de la privatisation partielle de l'Eriad Corso, peut être une solution temporaire pour un marché demandeur de toutes sortes de produits et de toutes qualités possibles.
Les chiffres de la balance commerciale ne sont pas bons depuis quelques années. Ils démontrent que la politique économique et l'absence d'esprit d'entreprenariat font que nous mangeons notre pétrole. Il est plus que jamais urgent d'inverser cette tendance et de trouver les voies et moyens pour que la production de biens et de services soient d'une rentabilité financière, économique et sociale telle que l'Etat et le privé investissent.
Dans quelques mois, une nouvelle cohorte de 600 000 jeunes demandeurs d'emploi se présentera sur le marché. Il sera difficile, au regard des formations dispensées, de leur trouver du travail dans l'immédiat ou que les dispositifs d'aide à l'emploi ou à l'investissement en absorbent une grosse partie. Si des investissements doivent se faire, c'est maintenant qu'il faudrait les lancer. Les garder sous forme de dossiers au niveau du CNI ne servira ni l'économie ni l'emploi.
A. E.


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