Si pour le premier trimestre 2016 l'Algérie a moins déboursé pour ses importations de blé, d'orge et de maïs, elle a dû mettre un peu plus la main à la poche pour régler sa facture de produits pharmaceutiques.C'est un peu le même système que pour les feux de signalisation. Un coup c'est rouge, un coup c'est vert. Le parallèle s'arrête là. Car pour la stratégie mise en place par le gouvernement afin de faire face à la dégringolade des prix du pétrole qui ont mis à mal la trésorerie du pays, le signal émis est plutôt de mauvais augure, même s'il est toujours réconfortant qu'une bonne nouvelle en chasse une mauvaise. Intrinsèquement, cela donne des résultats mitigés, voire en deçà des attentes.Le gouvernement qui, à travers les mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2016 et les nouvelles dispositions qui entourent les licences d'importation, tente de limiter la casse. La facture des importations qui évolue au-dessus des 50 milliards de dollars est devenue un fardeau pour l'économie nationale qui ne compte que sur ses exportations d'hydrocarbures pour équilibrer son budget et assurer une stabilité sociale qui reste tributaire du niveau du prix du baril. Une équation qui est devenue un casse-tête chinois.C'est donc tout à fait normalement que les yeux et les oreilles restent rivés, focalisés sur toutes les statistiques qui renseignent sur l'état de santé économique du pays. Côté céréales, cela semble prendre le bon chemin même si le coup de pouce provient surtout des marchés mondiaux. De bons résultats dus essentiellement au recul des cours. Que disent donc les chiffres récents' «La facture d'importation des céréales (blé, maïs et orge) a baissé à 698,054 millions de dollars au premier trimestre 2016 contre 939,173 millions à la même période de 2015, soit un recul de 25,67%» ont annoncé, hier, les services des douanes. «Les quantités importées ont également été réduites, sauf pour le blé, en s'établissant à 3,2 millions de tonnes contre 3,5 millions de tonnes (-8,5%)», indique un communiqué du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) répercuté par une dépêche de l'APS datée du 24 avril 2016. La baisse la plus significative concerne le blé dur. «Pour le blé dur, la facture a baissé à 176,09 millions de dollars contre 233,67 millions dollars (-24,64%)», indique le Cnis qui fait remarquer que si l'Algérie a déboursé moins d'argent pour acheter le blé tendre dont elle a besoin, elle n'en demeure pas moins un gros importateur.Si la facture d'importation du blé tendre a reculé à 325,92 millions de dollars contre 392,14 millions de dollars (-17%), «les quantités importées ont grimpé à 1,6 million t contre 1,55 millions de tonnes», précise le document des douanes. «Concernant le maïs, les importations se sont chiffrées à 161,84 millions de dollars contre 243,25 millions de dollars (-33,46%) avec un volume importé de 906 393 tonnes contre 1,15 million de tonnes», ajoute la même source qui souligne que la tendance a été inversée favorablement pour le maïs.«Quant à l'orge, l'Algérie en a importé pour 34,18 millions de dollars contre près de 71 millions de dollars entre les deux périodes de comparaison (-51,24%) avec une quantité de 182.550 tonnes contre 286.052 tonnes», font savoir les experts du Cnis. Des chiffres encourageants parasités par ceux moins bons du secteur du médicament. Il faut souligner que si pour le premier trimestre 2016, l'Algérie a moins déboursé pour ses importations de blé, d'orge et de maïs, elle a dû mettre un peu plus la main à la poche pour régler sa facture de produits pharmaceutiques. Cette dernière a bondi de 41,67%. Un indice qui montre que la stratégie mise en place par les pouvoirs publics, pour réduire la dépendance du pays de l'étranger afin d'assurer les besoins de sa population, est encore loin de donner ses fruits.
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Posté Le : 25/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com