Algérie

Une avocate se coupe les veines et avale un clou



Quelques jours après leur condamnation en appel à 5 ans de prison, par la cour de Annaba, l'une des deux avocates impliquées dans une affaire d'escroquerie, tente de se suicider.Il s'agit de KH. M.36 ans ex-avocate au barreau de Annaba, qui, selon une source pénitentiaire, a tenté par deux reprises de mettre fin à sa vie. Selon la même source, la détenue à la maison d'arrêt de Bouzaâroura, où elle purge une peine de 5 ans, a, dans un premier temps tenté de mettre fin à sa vie en se coupant les veines, mais sera aussitôt empêchée par le personnel pénitentiaire.
La détenue fera une autre tentative en avalant un clou.
Une tentative qui, apparemment, n'a pas porté le résultat espéré par la détenue. Puisque, et comme rapporté par la même source, l'état de santé de la détenu devenait de plus en plus inquiétant, du fait de son refus de s'alimenter, mais surtout les douleurs aiguës qu'elle ressentait chaque jour. Constatant la détérioration de l'état de santé de la jeune femme, les gardiennes de prison, informent aussitôt la direction de la maison d'arrêt, nous explique-t-on. Sa prise en charge a aussitôt été décidée, pour déterminer les raisons de son malaise.
Le staff médical a constaté la présence d'un corps étranger dans l'abdomen de la détenue. Il s'agissait d'un gros clou. Il est à signaler que l'état de santé de l'ex-avocate et selon certaines sources proches du dossier, est inquiétant, au vu de l'emplacement du clou, que la détenue a volontairement avalé. Pour rappel, KH.M a été condamnée avec sa consoeur B.L. 37 ans et leur complice, N.M., 60 ans, pour une affaire d'escroquerie et trafic de logements, à 3 ans de prison ferme, par le tribunal de première instance.
Cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, remonte à l'année 2016, lorsque les victimes se sont plaintes auprès du Conseil de l'Ordre des avocats de la région de Annaba et du parquet, pour dénoncer une escroquerie dont se sont rendues coupables deux avocates du barreau de Annaba et leur complice, un rabatteur qui se faisant passer pour un agent de l'Opgi.
Les deux avocates et leur complice promettaient à des demandeurs de logements socio-locatifs (LSL) et LPA des attributions, en contrepartie d'importantes sommes d'argent. Pour rassurer leurs «clients», les deux avocates établissaient des reçus, cachetés au nom de leur cabinet, à leur profit.
Des actes qui ont permis aux trois mis en cause, de récolter entre 90 et 250 millions de centimes. Des griefs qualifiés par le Code pénal, d'escroquerie et usurpation de fonctions. Comparaissant devant le tribunal correctionnel, les trois mis en cause ont été condamnés à 3 ans de prison ferme.
L'affaire sera examinée en deuxième instance le 12 décembre 2017, lorsque le ministère public a requis une peine de 3 ans. Jusqu'à la mise sous presse, le verdict n'a pas encore été prononcé, au vu du mouvement qui a touché, dernièrement les instances judiciaires. D'où le report du verdict par la cour de Annaba.
En attendant la sentence prévue la semaine prochaine, KH.M, est toujours alitée au CHU de Annaba, luttant contre une mort certaine.


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