Algérie

Une autre occasion perdue ?



L?absence de plusieurs leaders du Sud et les divergences sur un code de conduite antiterroriste menacent le sommet euroméditerranéen. L?approbation d?un code de conduite antiterroriste a lancé beaucoup d?incertitudes sur le succès des travaux du sommet euro-méditerranéen qui prend fin aujourd?hui à Barcelone. Jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi, les divergences persistaient entre les nombreuses visions sur la définition du terrorisme entre les pays du Sud et ceux du Nord, pour qui un accord sur ce point était l?objectif fondamental de ce sommet. Dans une déclaration aux journalistes, la commissaire européenne aux relations extérieures Benita Ferreo-Waldner précisait : « Comme toujours dans ce genre de rencontre, nous négocions jusqu?à l?ultime minute et je continue à être optimiste sur la possibilité de trouver un accord. » De son côté, le président de la commission européenne, le Portugais José Manuel Durão Barroso, a estimé dans une conférence de presse chaotique que « si nous ne trouvons pas un accord sur le code de conduite antiterroriste, c?est un mauvais signal ». Tony Blair, Premier ministre anglais, pays qui détient la présidence rotative de l?Union européenne qui copréside avec l?Espagne le sommet, a déclaré : « Nous ne croyons pas que le terrorisme peut bénéficier du processus de paix en Palestine, au contraire c?est un obstacle pour les négociations qui sont en cours pour trouver une solution. » Le président de l?Autorité palestinienne l?un des rares présents au sommet a déclaré : « Nous avons toujours condamné le terrorisme qui ne nous aide pas à progresser, c?est un obstacle. » Même si une certaine convergence se note dans ces déclarations, selon la proposition arabe, « rien, dans ce code de conduite ne pourra contredire le droit des peuples occupés à lutter dans le cadre du droit international et les lois humanitaires internationales ». De son côté, l?Union européenne présente un autre texte. « Nous réaffirmons que tous les peuples ont le droit à l?autodétermination et, dans ce contexte, nous travaillons dans la légalité internationale pour l?exécution de ses droits, et nous réaffirmons aussi que les attaques terroristes ne peuvent être légitimées ni justifiées par aucun motif. » Ce qui est remis en cause pour les pays arabes est le droit à la résistance du peuple palestinien à l?occupation israélienne et l?intervention américaine en Irak. L?espoir de trouver un accord tard dans la nuit de lundi est minime, mais pas nul, selon José Manuel Durão Barroso, président de la commission européenne. « Les deux parties sont à la recherche des termes appropriés aux propositions respectives. » L?adoption du code de conduite est le point fondamental pour l?Union européenne qu?elle relationne avec les progrès à réaliser dans les réformes démocratiques par les pays du Sud pour mériter les aides économiques et financières. Pour Durão Barroso, « c?est un bon début, nos partenaires du sud de la Méditerranée l?ont déjà accepté ; c?est un bon signal ». Innovateur par rapport à Barcelone I, dans le nouveau programme pour cinq ans proposé par l?Union européenne, on souligne « le dialogue entre les sociétés civiles, l?effort dans l?éducation, le rôle des femmes dans les sociétés ». Et pour encourager ces réformes, l?Union européenne proposera un supplément d?aides financières aux pays qui les appliqueront. Un autre point crucial des négociations est le problème de l?immigration, particulièrement la clarification du terme réadmission, c?est-à-dire si le processus d?expulsion des étrangers clandestins ne concerne que les citoyens des pays concernés ou aussi ceux des étrangers qui ont traversé ces pays pour atteindre l?Europe. Dans le premier cas, l?Union européenne et le Maroc sont liés par un accord, mais les derniers flux migratoires des étrangers du subsaharien posent un nouveau problème, comme, qui va assumer les responsabilités politiques et humanitaires ? « Il est de notre intérêt de promouvoir la stabilité dans cette région », a dit le président de la Commission européenne dans une brève référence implicite à l?immigration illégale. L?absence de plusieurs chefs d?Etat - tels que Abdelaziz Bouteflika pour des raisons de santé, du président égyptien Hosni Moubarak et du roi du Maroc Mohammed VI et celui de la Jordanie Abdellah pour des raisons internes - et le bras de fer sur le code de conduite antiterroriste, le sommet euroméditerranéen risque d?être une nouvelle opportunité perdue. Un diplomate européen, repris par Reuters, a déclaré : « Nos partenaires du sud de la Méditerranée ont perdu une grande opportunité de conquérir l?attention et le soutien de l?Europe, quand nous prêtons attention au Sud et pas seulement à l?Est, le Sud n?a pas une réponse à la hauteur. »


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