C'est l'Américain, John Kerry, qui a soufflé l'idée. La Russie n'a pas raté l'occasion. Elle a aussitôt proposé de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international. Ban Ki-moon y a mis son empreinte en ajoutant au contrôle, la destruction de ces armes. Contraindre par la même occasion la Syrie de signer la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (Ciac) est une clause également évoquée. Damas a donné son accord à la proposition russe. Paris, Londres et même Washington ont accepté la formule. Tout indique donc que les frappes militaires contre la Syrie n'ont plus de raison d'être. Le danger est-il écarté' Pas totalement, car les manoeuvres continuent. En caricaturant, on peut dire que l'intervention militaire a été chassée par la porte, mais elle tente de revenir par la fenêtre. Explications. Des voix s'élèvent pour s'opposer à la formule. Leurs arguments vont de «la difficulté de réussir une telle opération dans un pays en pleine guerre civile» et que cela (la destruction) «ne peut pas se faire sous une pluie d'obus dans la zone». D'autres arguent que cela prendra beaucoup de temps. A ceux-là, Ban Ki-moon propose de créer des zones supervisées par l'ONU «où les armes chimiques de la Syrie pourraient être entreposées en sûreté et détruites». Trop cher et trop long lui répondent ses détracteurs. Cette nouvelle donne n'a rien changé aux «préparatifs» de guerre. Les experts de l'ONU continuent leurs analyses très attendues. Le Congrès américain a toujours à son programme le débat sur les frappes. Un débat qui a d'ailleurs commencé lundi dernier. Obama a considéré devant les parlementaires américains, à l'ouverture des débats, que la proposition russe «pourrait constituer une percée importante». Ce qui, de facto, écarte, au moins pour un temps, le recours aux frappes. Tout ceci est plutôt rassurant sauf que les va-t-en-guerre ne restent pas inactifs. Hier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que son pays devait déposer «dans la journée (hier)» une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour tester, dit-il, le sérieux de la proposition russe. Parmi les points contenus dans le projet français de résolution figurent des «sanctions» contre la Syrie en cas de non-respect de la proposition russe. Des sanctions «extrêmement sérieuses» et «immédiates» a-t-il tenu à souligner. Et là le souvenir de la résolution 1973 concernant la Libye remonte à la surface. Chacun se rappelle que cette résolution qui était censée créer «une zone d'exclusion aérienne pour protéger la population civile libyenne», s'est transformée, à la faveur d'une toute petite imprécision dans le texte, en d'intenses bombardements jusqu'au renversement du régime en place et à l'assassinat de son leader, Maâmar Gueddafi. Fabius veut-il renouveler «la difficulté d'interprétation» de la résolution qu'il a déposée hier' Sinon, pourquoi prévoir des sanctions alors que le seul fait de faire signer la Ciac par la Syrie suffit amplement. L'article 12 de ladite convention prévoit, en effet, des sanctions contre les signataires qui viendraient à manquer à leurs engagements. Dans son alinéa 4 l'article prévoit même la saisine du Conseil de sécurité. L'empressement de la France à saisir le Conseil de sécurité d'une question déjà prise en charge par le traité international de l'interdiction des armes chimiques est difficilement explicable. Par contre, l'urgence serait de rappeler qu'Israël, pays directement impliqué dans la crise syrienne, n'a jamais ratifié ladite convention. Comme pour ses armes nucléaires non déclarées d'ailleurs. C'est dire que la menace d'une intervention contre la Syrie n'est pas totalement écartée avec la nouvelle donne russe. Les manoeuvres continuent!
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Posté Le : 11/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com