Algérie

Une autre déception



On devait s' y attendre, les derniers couacs intervenus sur la scène libyenne ont impacté les discussions de Genève où le comité issu du Forum de dialogue politique libyen (FDPL) n'est pas parvenu, vendredi, à s'entendre sur les conditions préalables à la tenue des élections du 24 décembre prochain. Outre les agitations opportunes du maréchal Haftar et les accusations portées contre la Manul qui «dicte» aux Libyens sa propre feuille de route, il y a eu, voici 48 h à peine, l'étrange sortie du président du Conseil présidentiel, al Menfi, qui a «invité» le chef du gouvernement, Dbeibah, à une réunion en vue de désigner un ministre de la Défense. Or, ce dernier a toujours argué du caractère ultrasensible de ce poste pour le conserver à son niveau, une manière, dit-il, d'éviter tout dérapage susceptible de compromettre les avancées substantielles sur la scène politique et militaire depuis moins d'une année. Tirant le constat «regrettable» de ce qui s'apparente à un échec aux conséquences pour l'instant non mesurables, le sous-secrétaire général des Nations unies et coordinateur de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, Raisedon Zenenga, a pris acte de l'échec de la réunion du FDPL. «Malgré toutes les opportunités, il n'y a toujours pas de terrain d'entente. Le peuple libyen se sentira certainement déçu, car il aspire toujours à la possibilité d'exercer ses droits démocratiques, lors des élections présidentielle et législatives du 24 décembre», a-t-il ainsi déploré. Et d'ajouter: «Au moment où nous concluons cette session, je vous encourage à continuer à vous consulter entre vous pour trouver un compromis viable et cimenter ce qui vous unit.»Empêché par le Covid, l'envoyé spécial du SG de l'ONU en Libye, Jan Kubis, avait beau appeler, dans une allocution diffusée à l'ouverture des travaux de ladite réunion, les membres du Forum de dialogue politique libyen(FDPL) «à dépasser les différends et à se mettre d'accord sur le maximum possible de questions», cela n'a pas suffi pour faire prévaloir l'intérêt du peuple libyen. Dès mardi dernier, il apparaissait que des divergences importantes ont émaillé les pourparlers de Genève, suivis à distance par certaines parties concernées à Benghazi et Tripoli. Objet du blocage, le mode d'élection du futur président (une candidature individuelle ou avec un colistier mais, surtout, les prérogatives du futur premier magistrat du pays) avait été avancé pour masquer les véritables enjeux tels que la présence de certains candidats virtuels écartés par la feuille de route du FDPL lors de la réunion de Tunis, en novembre 2020.
Autre point de discorde, le mode d'adoption de la nouvelle Constitution par un vote parlementaire ou au suffrage universel. Le Groupe dit des G3+2, composé de l'Allemagne, de la France, de l'Italie, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis avait beau avoir exhorté, lundi, les participants à la rencontre de Genève pour «hâter la mise en place d'une nouvelle base constitutionnelle, et pouvoir organiser les élections générales à la date prévue», il apparaît que le chemin est encore loin qui mène à la paix et à la réconciliation que le peuple libyen appelle de ses voeux, depuis 2011!


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