Algérie

Une autre chance 7eme partie



Une autre chance 7eme partie
RESUME : Fethi et Ibtissem se sont rendus à Bouchaoui. Il lui parle d'amour et de mariage, la surprenant un peu. Elle est flattée. En discutant, ils découvrent qu'ils sont du même quartier et qu'il se peut que leurs mère se connaissent. Ils parleront de leurs projets à leurs mères. Yamina s'inquiète, les yeux rieurs de sa fille n'expriment rien de rassurant'
-Ah ! et comment s'appelle-t-il '
- Fethi B' Il habite juste en face de nous ' Sa mère Houria est une veuve de chahid' Elle a deux filles qui sont mariées !
- Il veut vraiment se marier avec toi ' s'enquit Yamina. Mais tu n'as pas terminé tes études ! Ne fait pas la folie de les abandonner pour un homme. Qui sait ce que réserve l'avenir '
- Mais je n'ai aucunement l'intention de les abandonner, la rassure Ibtissem. Et le mariage n'est pas prévu pour cette année' On se fiancera seulement !
- Si sa mère accepte ! émet Yamina. Si elle est du quartier, elle doit tout savoir sur toi, sur ton mauvais caractère, sur ta façon de te moquer de tout'
Certes, il faut reconnaître que quand tu le veux, tu sais charmer mais ce n'est pas tout le temps ! Je te vois mal vivre avec une belle mère derrière le dos, à surveiller et à critiquer tes moindres faits et gestes !
- On se trouvera un logement, dit la jeune fille. Il est vrai qu'avec mon caractère, une belle mère ne supportera pas que je mette la stéréo à fond et le style de vie que je voudrais vivre avec mon mari ! Mais tout cela est bien loin. Attendons que le moment vienne pour en discuter ! Une fois qu'il aura discuté avec sa mère, il m'appellera pour tout me raconter.
- Prépare-toi à de mauvaises nouvelles !
Et sa mère ne se trompe pas. De l'autre côté de la rue, chez Fethi, l'humeur n'est pas à la joie. Au début, quand il avait parlé de se marier à sa mère, elle en avait été heureuse et surprise. Elle s'était attendue à ce qu'il lui demande de lui choisir celle qui serait sa femme.
- Ah ! lâche-t-elle, très déçue. Tu as déjà rencontré quelqu'un ' Elle est bien, j'espère '
- Elle est du quartier' Elle s'appelle Ibtissem, lui apprend-il. Elle est fille unique. Ses parents sont très vieux . Ils l'ont eue à un âge avancé !
- Sa mère ne s'appellerait pas Yamina ' demande Houria.
- Oui'
- Tu as choisi la pire de toutes ! s'écrie-t-elle en devenant blême. C'est une vraie peste ! Jamais elle ne sera ma belle fille !' Jamais !
- Mais qu'est-ce que tu as contre elle ' Tu ne la connais même pas !
- Mais qui ne la connaît pas ' rétorque sa mère. Là où elle passe, on ne voit qu'elle, on ne parle que d'elle ! Tu as vu son allure ! C'est le diable personnifié ! Je te jure, mon fils ! Elle n'est pas digne de toi'
- Maman, c'est une fille merveilleuse ! Je l'aime ! Et je la veux pour femme ! insiste Fethi. Je n'en veux pas d'autres, tu comprends ' Je sais que tu veux me proposer d'autres filles, de bonnes familles, ou peut-être tes nièces, bien sûr ! mais je m'en passerais. Mon choix est fait.
- Ingrat ! Et moi qui ai cru avoir réussi ton éducation, me voilà bien déçue ! Comment oses-tu me parler ainsi ' s'écrie Houria. Tout mais pas cette fille pour bru !
- Et tout sauf une autre pour femme ! l'avertie Fethi. C'est ma vie et mon mariage ! Je ne t'ai pas demandé de te consacrer uniquement à moi' Tu aurais pu refaire ta vie si tu le voulais. Et je ne suis pas ingrat. Enfin, ne me pousse pas à l'être. Prépare-toi à la demander en mariage d'ici quelques jours !
- Mon Dieu ! Qu'ai-je fais de mal pour que tu tombes amoureux de cette fille '
- Elle est un cadeau du ciel, maman ! Ce serait un crime que de m'en priver. Si tu m'aimes vraiment, arrange-toi pour que sa famille ne refuse pas ma demande !
Houria proteste encore mais Fethi se bouche les oreilles. Jamais il ne renoncera à Ibtissem. Il y a quelques jours, il ignorait encore tout de son existence mais depuis qu'il l'avait vue et approchée, il ne peut plus s'en passer.
En s'enfermant dans sa chambre, refusant de dîner, il donne libre cours à sa peine. Jamais il n'aurait imaginé avoir la force de tenir tête à sa mère, de la décevoir. Il y a des années depuis qu'elle pense à son mariage. Elle devait avoir une liste de belles filles auxquelles elle aurait voulu le présenter pour qu'il fasse son choix. Mais son c'ur à lui, s'est déjà fixé sur le beau papillon qu'est Ibtissem.
Alors qu'il sort de sa chambre, il est surpris de trouver sa mère au téléphone. Cependant, il aurait dû s'y attendre. Sa mère allait contacter ses s'urs et les mettre au courant de la folie qu'il allait commettre. Ces dernières feront tout pour le ramener à la raison, pour son bien. Comme si elles peuvent savoir ce qu'il y a de mieux pour lui. Dans le fond, sa mère est trop égoïste et possessive pour accepter que quelqu'un vienne se mettre entre eux, pour qu'elle soit en second plan dans sa vie. Fethi est décidé, même si elle allait en souffrir, à se passer de sa bénédiction, pour pouvoir vivre avec celle qu'il aime à la folie. Il ne peut pas sacrifier son bonheur uniquement pour paraître reconnaissant envers celle qui avait sacrifié les plus belles années de sa vie pour lui. Le jeune homme est contraint de se passer de sa bénédiction. Sa mère reste accrochée au téléphone, comme si l'avenir en dépendait.
Fethi retourne à sa chambre. Il est plus de onze heures. Il n'ose pas l'appeler, même si la tentation est forte. Sa mère a réussi à gâcher sa joie. Ibtissem le reconnaîtra au son de sa voix. Elle allait se douter de quelque chose.
Que pourra-t-il lui dire à leur prochain rendez-vous. Que sa mère ne veut pas d'elle parce qu'elle est une garce ' Ou qu'elle lui a déjà trouvé quelqu'un de plus sérieux qu'elle. Ou rien de tout cela'
Il lui dira qu'il tient à elle, rien qu'à elle. Mais ce sera sans compter sur sa mère. Quand elle le veut, elle peut se montrer cruelle. Fethi se demande s'il pourra lui tenir tête quand elle prendra les devants, pour tout gâcher entre eux. Il la connaît assez pour savoir qu'elle ne se pliera pas à son choix sans se battre. Ce sera la première fois de sa vie qu'il lui tiendra tête.
Ibtissem en vaut la peine. Quel que soit le prix à payer, il irait jusqu'au bout.
(À suivre)
A. K.
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