Algérie

Une autre bouée de sauvetage Politique nationale du sport



Les athlètes qui ont représenté les couleurs algériennes aux Jeux olympiques de Londres sont rentrés au pays avec une seule médaille dans leurs bagages.
Très peu comme récolte pour un pays qui a énormément investi financièrement dans le sport. Beaucoup d'argent est injecté dans l'activité sportive mais, pour multiples raisons, les résultats ne suivent pas. Sur un plan théorique, une politique sportive est mise en place, mais cette dernière bute à chaque fois sur la réalité du terrain. Si la réforme sportive engagée en 1976 a porté ses fruits quelques années plus tard grâce à l'engagement des entreprises économiques, par la suite, les différentes réformes et les nouvelles donnes politiques ont fait que le sport ne pouvait échapper à une certaine déliquescence constatée dans les autres domaines de la vie publique du pays. En fait, aujourd'hui, on récolte les fruits d'une politique générale basée sur l'à-peu-près et surtout intervenant beaucoup plus dans le conjoncturel. Dès lors, il n'est pas surprenant que nos athlètes reviennent bredouilles de Londres, comme ce fut le cas lors des Jeux de Pékin et dans d'autres évènements internationaux.
Le sport enregistre une régression, mais cela ne surprend pas les initiés. Cela ne doit pas surprendre tous ceux qui sont impliqués dans le mouvement sportif national, ceux qui ont vécu cette transition entre la première réforme sportive et le désengagement de l'Etat survenu au lendemain des réformes politiques intervenues dans le pays. Les résultats de nos sportifs à Londres ont été décevants et, pour le commun des citoyens, lorsqu'il y a échec dans un rendez-vous sportif, surtout d'ordre international, c'est le ministère de la Jeunesse et des Sports qui est mis à l'index. A ce jeu, ce sont les fédérations sportives qui s'en sortent à bon compte alors qu'en réalité, elles sont les premières concernées et les premières responsables de l'échec.
Situer les responsabilités de cet échec annoncé est une priorité de l'Etat qui est en droit de demander des comptes et de faire un état des lieux d'un secteur qui n'a pas le droit de sombrer car il englobe toute la dynamique de la jeunesse.
Aujourd'hui, une nouvelle politique nationale du sport est engagée pour redresser la situation. Elle a été entamée bien avant la débâcle de Londres 2012. Va-t-elle réussir ' L'interrogation trouve toute sa place lorsqu'on sait que le sport enregistre un grand retard en matière d'infrastructures, de formation, d'encadrement et de financement. Soit des axes importants pour le développement, mais pris en charge par le ministère à travers une série de chantiers qui méritent d'être menés à bon port. Sur le volet des infrastructures, plusieurs centres de regroupement et de formation sont en voie de réalisation, dont celui de Sétif, considéré comme un joyau en la matière.
On ne manquera pas, du côté du ministère, de signaler la relance du centre de médecine sportive ainsi que celui du contrôle antidopage, deux structures scientifiques qui accompagneront désormais l'athlète dans sa formation et son développement. Ceci ne doit pas nous éloigner du fait que l'encadrement fait cruellement défaut, surtout après le départ de plusieurs cadres vers les pays du Golfe ou autres. Comment les retenir ou comment les faire revenir ' Une seule réponse : mettre en place les conditions de travail. Sur le volet de la formation, le retour à une meilleure approche du sport scolaire demeure une priorité incontournable, encore faut-il que le travail de coordination avec le secteur de l'Education nationale soit plus effectif. Concernant le nerf de la guerre, l'argent, il s'agira de convaincre, car la prochaine loi de finances prévoit beaucoup de restrictions dans les budgets, d'où l'appréhension quant à la réussite d'une politique sportive qui enregistre un décalage entre les ambitions et la réalité.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)