Algérie

Une autorisation qui ne signifie pas la fin de l'arbitraire



Une autorisation qui ne signifie pas la fin de l'arbitraire
Ce n'est pas tenues par l'engagement du respect de la liberté de l'expression citoyenne que les autorités ont finalement autorisé la tenue du meeting que les partis et personnalités boycottant la présidentielle ont convenu d'organiser vendredi à la salle Harcha. Elles ont lâché du lest sous la pression du « v?u » exprimé par Paris que le peuple algérien puisse faire entendre sa voix sans faire l'objet de répression et restriction arbitraire, mais aussi et surtout parce qu'elles se sont fait la conviction que l'adhésion populaire ne sera pas au rendez-vous fixé par les boycotteurs. Elles l'ont eu au constat que les rassemblements auxquels ces partis et personnalités ont appelé, de même que ceux du mouvement « Barakat » n'ont pas effectivement drainé grand monde.L'autorisation a été finalement accordée aux boycotteurs avec le secret espoir que leur meeting se conclue par un fiasco en terme de participation populaire qui signifierait la disqualification de leur mot d'ordre. Ce dont les boycotteurs sont conscients qui ont convié citoyens et militants à participer massivement au meeting de la salle Harcha. C'est, il ne faut pas être dupé, une permissivité temporaire de la part des autorités qui très certainement reviendront dessus au cas où le meeting de Harcha s'avérerait un succès pour ses initiateurs. Et encore une permissivité qui n'empêchera pas que des embûches seront mises pour empêcher un afflux citoyen important vers le lieu de rassemblement.Il est clair que le pouvoir n'a pas l'intention de permettre le débat électoral libre. Démonstration en est faite par la façon tendancieuse dont les médias publics traitent les acteurs de ce débat. Les partisans du quatrième mandat bénéficient de leur part d'un traitement outrageusement complaisant, alors que leurs détracteurs sont réduits à la part congrue en terme de temps d'expression.Il y a comme un vent de panique au sein du pouvoir qui constate qu'en s'en tenant au respect de la directive présidentielle stipulant le respect des droits des candidats et de leurs partisans à la couverture impartiale de leurs campagnes électorales, il y a pour lui le risque que soit évident qu'il y a un mouvement pas aussi marginal qu'il l'a pensé contre l'option du quatrième mandat. Il faut par conséquent s'attendre à ce que son apparent recul sous la forme de l'autorisation accordée pour le meeting des boycotteurs laisse la place à un verrouillage sans concession en cas où ce mouvement ira en s'amplifiant.De son côté, le camp des partisans du président candidat ne recule devant aucun procédé pour occuper le terrain et tenter d'étouffer les actions des adversaires. Il dispose à profusion du nerf de la guerre, l'argent et le miroitement des prébendes et avantages qui seront distribués en cas de victoire. Il bénéficie en outre de l'appui subtil et sournois que lui prodigue une administration peu résolue à faire preuve de neutralité envers les concurrents malgré les instructions du premier magistrat du pays. Mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras devant le « passage en force » qu'ils préparent. Plus que jamais, l'expression citoyenne doit s'élever et surtout s'organiser solidairement pour faire échec à une « continuité » qui sera irrémédiablement mortifère pour le pays et la nation.




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