Algérie

Une augmentation de 100 dinars des prix à la production Les producteurs de céréales veulent plus



Selon une note publiée par la Chambre d'agriculture de Constantine, les prix à la production des céréales d'hiver bénéficient à partir de cette campagne 2007 d'une augmentation de 100 DA, la première depuis près d'une décennie. Avec cette augmentation, et en référence à la même source, les prix au quintal versés aux producteurs ont été fixés à 2.100 DA pour le blé dur, 1.900 DA pour le blé tendre, 1.500 DA pour l'orge et 1.600 DA pour l'avoine. Cependant de nombreux producteurs céréaliers, rencontrés à la maison de l'agriculture, se disent insatisfaits par ce réajustement «insignifiant», estimant qu'ils s'attendaient à des prix plus rémunérateurs, en rapport avec les hausses très sensibles des charges à l'hectare. Au moment «où l'on nous demande de faire des efforts pour améliorer la culture des blés, l'on oublie que ce bond qualitatif passe par des mesures d'intensification, nécessitant de gros investissements», disent ces derniers. Et d'ajouter «avec l'augmentation des prix des intrants (engrais et pesticides) et ceux de location de certains matériels (tracteur à chenille: 900 DA l'heure et moissonneuse-batteuse: 2.000 DA l'heure), les charges à l'hectare dépassent les 20.000 DA». Un agriculteur, qui a emblavé 20 hectares de blé tendre dans la commune d'El-Khroub, a bien voulu nous communiquer sa fiche de compte d'exploitation faisant ressortir un montant d'investissement de 587.480 DA non compris les frais de récolte et qui déjà portent les charges à l'hectare à près de 29.375 DA. En d'autres termes, pour supporter de tels coûts induits par de nouveaux traitements et désherbages chimiques, de plus en plus coûteux, il faudrait réaliser des rendements à l'hectare de plus de 15 quintaux. Les prix des engrais de fond, selon la fiche d'exploitation, s'élèvent à 3.500 DA par hectare et ceux des engrais azotés s'élèvent à 3.800 DA. Les opérations de désherbage (au double action) reviennent à 5.200 DA l'hectare et celles concernant les pesticides s'élèvent à 5.000 DA. Si l'on ajoute à ces frais directs les charges d'assurances et de main-d'oeuvre, les coûts de récolte dépassent largement les 32.000 DA à l'hectare.  Or, expliquent nos interlocuteurs, les rendements moyens sur une décennie oscillent entre 8 qx et 10 qx/ha. Les années où les rendements prévisionnels dépassent les 15 qx/ha sont exceptionnelles. «Dans notre commune, les aléas climatiques et les incertitudes de la pluviométrie font que l'on n'est pas, toujours, assurés de couvrir tous les ans les frais engagés». Actuellement les traitements prévisionnels contre la rouille jaune, le coût des assurances contre les risques de grêle et d'incendie sont de plus en plus lourds et pour couvrir toutes ces charges, les prix à la production des blés doivent augmenter dans des proportions identiques. Nos interlocuteurs, faisant référence à l'envolée des prix mondiaux du blé, considèrent que «mieux vaut produire des céréales à des prix forts mais rémunérateurs que de les importer au moyen de devises fortes».


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