Algérie

Une aubaine pour le privé



Une aubaine pour le privé
Arguments - La santé n'a pas de prix, dit-on. Mais l'avenir d'un enfant est aussi d'une importance majeure pour les parents.
Face à la paralysie des secteurs de la santé publique et de l'éducation nationale, les citoyens sont contraints de recourir au service des cliniques et des écoles privées, notamment dans les «cas d'urgence». D'ailleurs, ces derniers jours, ces structures privées sont, plus que jamais, prises d'assaut, réalisant ainsi des gains substantiels.
Et ce ne sont pas seulement les citoyens nantis qui y recourent, mais même ceux ayant un faible pouvoir d'achat.
«J'ai été contraint de solliciter un prêt de 100 000 dinars auprès de mon employeur pour soigner mon épouse dans une clinique privée. Pour une simple intervention sur une hernie discale, une clinique privée m'a demandé cette somme, alors qu'auparavant l'intervention se faisait à seulement 60 000 dinars», avoue Saïd, comptable dans une entreprise privée.
«Comme je n'avais pas de chance, ma femme devait subir cette opération le 03 mai en cours. J'ai beau expliquer aux médecins que c'était un cas d'urgence, rien à faire», ajoute notre interlocuteur, dépité.
Une virée dans certaines cliniques privées à Alger permet de constater l'afflux massif des citoyens vers ces structures qui n'arrivent plus à satisfaire la forte demande. «On travaille de huit heures du matin à 22 heures pour répondre à la demande. Jamais on n'a été sollicités de cette manière», nous dit une infirmière d'une clinique privée sur les hauteurs d'Alger.
A l'intérieur de ces cliniques, les discussions tournent autour de la grève illimitée des médecins et des paramédicaux. Certains n'hésitent pas à qualifier ces derniers de «malhonnêtes» et d'«avides qui ne se soucient que de l'argent ». Bref, ces citoyens ne se sont jamais attendus à se retrouver dans une situation aussi intenable qui les pousse à s'endetter pour se soigner. Une anecdote mérite d'être citée à cet égard.
«Il y a deux jours, un enseignant est venu se soigner ici. Il a trouvé, en face, un médecin qui travaille également dans un hôpital à Alger. L'enseignant s'est attaqué violemment au médecin en raison de la grève, et ce dernier lui a répliqué que la grève des enseignants l'a obligé à payer des cours de soutien à ses enfants. Les deux hommes ont failli en arriver aux mains, n'était l'intervention de certaines autres personnes présentes sur les lieux», raconte une infirmière au niveau de la même clinique. Sans commentaires.
D'autre part, les écoles privées offrant des cours de soutien aux élèves de la quatrième année moyenne et de la troisième année secondaire, sont également très sollicitées ces derniers jours. Il ne reste plus que quelques jours avant les épreuves décisives et les parents tentent de garantir la réussite de leur progéniture quel que soit le prix à payer. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres '...


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