Algérie

Une assurance à court terme



Début mars dernier, les réserves de change de l'Algérie étaient estimées entre 42 et 43 milliards de dollars US. Selon le tout dernier chiffre, livré par le premier magistrat du pays, les mêmes réserves se situent à 44 milliards de dollars. Une petite éclaircie par ces temps où la valeur de monnaie américaine par rapport au dinar n'en finit plus d'atteindre des sommets.Au répit attendu pour les avoirs du pays en devises durant les prochains mois et l'année prochaine, si l'on doit se fier aux plus récentes perspectives élaborées par l'Agence des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) quant aux prix des biens et produits alimentaires sur les marchés mondiaux, vient s'ajouter désormais cette annonce faisant état d'une stabilité des réserves de change de l'Algérie, voire un gain d'au moins un milliard de dollars.
Une annonce qui se veut rassurante pour les autorités du pays en ces temps où les termes de nos échanges sont loin d'être favorables eu égard au rythme effréné de la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar et à l'euro, avec un record ayant vu la monnaie américaine s'échanger contre 135 dinars au début de cette semaine. Bien qu'il ait permis aux caisses de l'Etat d'engranger plus de 1,5 milliard de dollars jusqu'au mois de mai dernier, il reste que ce n'est certainement pas le «réveil» des exportateurs algériens hors hydrocarbures qui permettra aux réserves en monnaies fortes d'atteindre un niveau de solde plus sécurisant pour la souveraineté nationale tant la structure de l'économie du pays demeure aussi peu fiable avec comme tare, parmi tant d'autres, le recours aux importations à tout-va qui ont fait que les réserves de change algériennes subissent une spectaculaire saignée en quelques années, notamment entre 2013 et fin 2018, lorsque les signaux se sont brutalement mis au rouge avec une baisse de près de 110 milliards de dollars durant la période précitée. Selon le président de la République donc, l'Algérie détient 44 milliards de dollars dans ses caisses alors que cet avoir était de 53 milliards à fin 2019. Ce qui renseigne sur une contraction moins alarmante qu'il y a à peine quelque temps et, du coup, permet à l'Algérie de disposer d'une certaine aisance à court terme, malgré les effets induits par la crise sanitaire avec une chute des exportations évaluée à 11 milliards de dollars, et tous les impacts notamment sur la fiscalité pétrolière qui a été grevée de plus de 1 100 milliards de dinars, engendrant ainsi une situation budgétaire très inconfortable. Une situation à laquelle les autorités tentent de remédier en affectant une conséquente enveloppe supplémentaire au plan de relance économique du montant pharaonique de 2 100 milliards de dinars. Le tout en comptant sur les inévitables hydrocarbures qui ont permis à la compagnie nationale de renflouer ses caisses et rattraper ses pertes à l'exportation de l'année dernière en engrangeant entre janvier et la fin mai dernier plus de 12,5 milliards de dollars contre un peu plus de 8,5 milliards de dollars à la même période en 2020. Au regard de l'allure prise par le marché pétrolier et des perspectives plutôt encourageantes pour le prix du baril, il est permis d'espérer que le pays respire un bon coup sur le plan financier, même si l'Algérie a besoin d'un baril à un prix dépassant les 130 dollars pour entrevoir les prémices de l'équilibre de ses comptes.
Azedine Maktour


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