Algérie

Une association presse la France à indemniser les victimes des essais nucléaires en Algérie



Une association presse la France à indemniser les victimes des essais nucléaires en Algérie
Une association des victimes des essais nucléaires français en Algérie a pressé mardi le Premier ministre français, Manuel Valls, à indemniser les victimes des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie, à la lumière de la loi Morin 2010 récemment modifiée. "Il est temps de mettre en place, en concertation avec les associations, les modalités d'application de la version consolidée au 20 décembre 2013 de la loi (Morin) du 5 Janvier 2010, relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français", a demandé l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) dans une lettre adressée au Premier ministre et dont l'APS a reçu une copie.L'Association juge qu'il est aussi temps d'interrompre "l'hémorragie financière" que représente pour l'Etat les procédures administratives en cours, qui, dans leur majeure partie, condamnent ce dernier (l'Etat) à indemniser les plaignants.Elle appelle le Premier ministre à "honorer" son propre engagement et celui des ministres ou du président français, figurants au bas de la proposition de loi, déposée le 14 novembre 2008, demandant d'utiliser la ligne de crédit attribuée aux victimes des essais nucléaires par une "juste et réelle indemnisation sans notion arbitraire de seuil d'exposition" aux radiations.Selon le président de l'Aven, Jean-Luc Sans, jusqu'à décembre dernier, il y a eu "728 refus d'indemnisation sur 740 dossiers examinés" par le comité ad hoc (CIVEN) et la procédure du débat contradictoire dans la représentation des dossiers déjà refusés pourrait apporter une "réelle amélioration".Ce débat permettra, à ses yeux, de prouver que la cause des maladies contractées par les plaignants démontre une présomption d'origine réelle et ne saurait donc être considéré comme négligeable.Le 29 novembre 2013, l'Assemblée française a voté des propositions du Sénat et ajouté trois amendements visant à améliorer la loi Morin.Tout en "prenant acte" de la volonté du gouvernement français de faire évoluer le dossier des victimes, l'Aven affirme rester "attentive" à la mise en place des nouveaux textes et de leurs applications, notant également que si l'ensemble de la Polynésie rentre dans la zone des retombés (des essais), "rien n'a été prévu pour la modification de la zone Sahara".Trente-deux (32) dossiers algériens de reconnaissance et d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara ont été rejetés en décembre 2012 par la commission ad hoc mise sur pied à la faveur de la loi Morin, car jugés incompatibles avec cette dernière. Ils ont été refusés au motif que les pathologies déclarées ne rentrent pas dans le cadre de la loi.Lors de sa visite d'Etat en Algérie, en décembre 2012, le président français François Hollande avait déclaré que cette loi devait être appliquée "pleinement".Le 13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique, Gerboise bleue, dans le ciel de Reggane, en plein Sahara algérien, un désastre écologique et humain qui, 53 ans après, continue de provoquer des maladies dont des cancers radio-induits.A ce jour, aucune des victimes civile de ces essais, suivis par d'autres jusqu'à 1966, n'a été reconnue comme telle.




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