Les victimes d'erreurs médicales ont enfin une structure en mesure de les défendre et de les représenter. En présence de juristes, des personnels du corps médical, des universitaires, l'association des victimes des erreurs médicales a été créée, hier à Alger, avec à sa tête Me Mohamed Aïssaoui, avocat de profession. L'objectif de cette structure est de faire valoir les droits de ces personnes victimes parfois de graves erreurs médicales.M. Amar Khebaba, juriste de son état, explique : «Sa mission est de défendre les intérêts de ces personnes», ajoutant : «On a voulu que ce nouveau-né soit un trait d'union entre les victimes des erreurs médicales et les différents secteurs.» Déplorant l'absence d'un cadre réglementaire, le juriste parle d'un vide juridique quant aux textes à même de défendre les droits des victimes. Un avis que partage sa cons?ur, Mme Karima Ghemache, ancien cadre au ministère en charge de la Santé.
Elle a souligné dans ce cadre que, dans notre pays, aucun texte de loi ne reconnaît la responsabilité des établissements de santé et des structures de soins en la matière. «En Algérie, les droits de ces malades et ceux des handicapés laissent à désirer», regrette Mme Ghemache, laquelle a fait savoir que cela ne permet pas aux victimes ou leurs descendants de réclamer leurs droits à l'indemnisation. Pour sa part, Aboubkeur Abdelhakim, médecin généraliste, a insisté sur l'urgence de l'élaboration des textes de loi portant sur la protection de cette catégorie de la société et de leurs ayants droit.
Quant à Mme Atika Hamza de Constantine, mère d'une fille décédée des suites d'une erreur médicale, elle regrette l'absence de conscience professionnelle chez certains médecins qui n'assument pas leur responsabilité dans leurs «infractions». Cette infirmière de profession réclame dans ce cadre la responsabilisation et l'application de loi à l'encontre des «mis en cause». Ce point a été soutenu par Mme Nadia Mansouri, avocate agréée à la cour, qui a souligné que la sanction pour la réparation du préjudice doit être disciplinaire, par voie civile ou pénale.
«La sanction se définit selon le degré de l'erreur, alors la sanction devrait être, pour certains cas, l'interdiction d'exercer pour médecin fautif». Mais, dit-elle «face à cette situation, des médecins auteurs de ses erreurs ne sont pas inquiétés et continuent d'exercer. Revenant sur les principales causes de cet état de fait, l'avocate évoque le manque d'encadrement, l'absence de conscience professionnelle, la négligence et le manque de conditions d'hygiène dans les structures de santé. S'alarmant sur la gravité de la situation, Aboubkeur Mahieddine,
victime d'une erreur médicale, a dit que le problème ne cesse de prendre de l'ampleur, et ce dans l'indifférence affichée par les autorités concernées. Pour étayer ses propos, il indique que 10 victimes d'erreurs médicales ont été recensées l'année dernière à Oran. Il a en outre tenu à préciser que 70% de ces victimes sont des jeunes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Karima Adjemout
Source : www.letempsdz.com