Algérie

Une association appelle les autorités françaises à punir l'apologie de l'OAS



Le président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS, (ANPROMRVA) Jean-François Gavoury a adressé samedi une lettre au président français Nicolas Sarkozy, ainsi qu'aux présidents du sénat et de l'Assemblée nationale leur recommandant de punir pénalement toute personne qui ferait l'apologie de l'organisation de l'OAS. Dans cette lettre dont une copie a été remise à l'APS, il rappelle au président Sarkozy sa déclaration du jeudi 22 mars 2012, au Palais de l'Elysée, qui, après avoir souligné «combien la République devait être implacable dans la défense de ses valeurs», a indiqué que «désormais toute personne qui consultera de manière habituelle des sites Internet qui font l'apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et à la violence, sera punie pénalement». Jean-François Gavoury indique dans ce contexte que les faits survenus à Montauban le 15 mars, puis à Toulouse le 19 mars, «n'ont pas manqué de rappeler que tant l'armée de la République que des civils avaient été la cible d'actes terroristes et racistes de l'OAS en 1961 et 1962, en dehors comme à l'intérieur du territoire métropolitain». «Les mesures que vous annoncez pour faire obstacle à toute menée activiste, individuelle ou collective, quelle qu'en soit l'inspiration, exposeront à des sanctions pénales ceux qui, loin de toute soumission idéologique, doivent visiter des sites Internet ayant pour objet ou caractéristique de justifier les violences dont l'OAS s'est rendue coupable et d'ériger en héros des Français qui ont eu à répondre, devant la justice, d'actes barbares commis, pour le compte de l'organisation, contre d'autres Français»,écrit encore le président de cette association. De son point de vue, c'est «au prix de telles consultations et par nul autre moyen que certaines actions ont pu être engagées, avec succès, devant les cours et tribunaux, administratifs et judiciaires». Il cite notamment le cas après l'annonce en 2004 de l'édification, sur le domaine public de la commune de Marignane, d'une stèle dont le Conseil d'Etat en novembre dernier, a constaté qu'elle procédait à l'apologie de faits criminels et validé le démantèlement. Qu'il s'agisse de personnes ayant survécu aux milliers d'attentats commis par l'OAS ou en son nom, en Algérie comme en France, ou de veuves et descendants d'assassinés, les victimes de cette organisation criminelle sont, elles aussi, visées par ces actes d'apologie que vous dénoncez avec fermeté», considère le président de l'ANPROMEVO. Il estime enfin qu'il appartiendra au gouvernement et à la représentation nationale de «prendre ces éléments en compte au moment de l'élaboration et de la discussion des textes destinés à réprimer la consultation de sites faisant l'éloge du terrorisme et désignant à la vindicte les personnes physiques ou morales qui portent le souvenir des victimes».


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