Algérie

Une approche globale pour la restauration des sites historiques



L'installation, il y a près de cinq mois, de l'Office national d'exploitation et de gestion des biens culturels protégés (OGEBEC) a insufflé une nouvelle dynamique à la préservation et la mise en valeur du patrimoine historique d'Oran. Cette ville, brassage de plusieurs cultures et civilisations, de la préhistoire jusqu'à la colonisation française en passant par l'occupation des Romains, des Mérinides, des Espagnols et des Turcs, commence à retrouver petit à petit son histoire qu'elle était près d'en perdre tout un pan à cause de la mauvaise gestion, voire la non-gestion du patrimoine. Délégué par le wali pour la gestion des biens matériels et immatériels de la ville, le nouvel Office, né de l'ancien Office national d'archéologie, a pris en main toutes les opérations de restauration déjà lancées par la direction de la Culture, qui a été « dessaisie » de ce volet, en vertu de la nouvelle réglementation. Ainsi, parallèlement à une mission d'inventaire de tous les sites historiques d'Oran qu'une commission pluridisciplinaire composée d'archéologues, d'historiens, d'archivistes, de topographes, entre autres, que l'Office est en train de préparer, ce dernier a été chargé de relancer les trois grands projets de restauration que sont le Fort de Santa Cruz, la Mosquée de l'Imam Sidi El-Houari et le Palais du Bey, indique Massinissa Ourabah, responsable de l'Office national d'exploitation et de gestion des biens culturels protégés, chargé des sites historiques d'Oran. Pour le premier site, le Fort de Santa Cruz, la même source confirme que les travaux de restauration, à l'arrêt depuis plus de dix mois, reprendront « prochainement ». L'absence d'un chef de projet spécialisé, l'ancien (Affou Patrimoine) étant relevé le 10 mars 2007 par une mission d'expertise du ministère de la Culture, avait motivé l'interruption de ce chantier, avait indiqué il y a quelques jours la directrice de la Culture, Mme Moussaoui, précisant que cette « défaillance » vient d'être réglée par la désignation d'un architecte spécialiste du patrimoine historique. La relance des travaux de restauration s'effectuera sur la base d'une convention signée en ce sens par la wilaya d'Oran et l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels. En ce qui concerne le deuxième site, la Mosquée de l'Imam Sidi El-Houari, dont précédent l'appel restreint d'aménagement, restauration et mise en valeur a été déclaré infructueux, M. Massinissa fait savoir que le restaurateur sera « prochainement » désigné directement par l'Office en qualité de maître d'ouvrage délégué sur décision du wali. L'étude de ce projet a été, rappelle-t-on, effectuée par le bureau d'études spécialisée Bacro. S'agissant du troisième site historique concerné par la restauration, la même source fait savoir que le projet sera revu dans le sens d'une intégration de tous les sites historiques avoisinants, dans un contexte global et harmonieux. « Désormais, on ne parle plus du palais du Bey Mohamed El-Kébir (édifié en 1752) comme un édifice à part, mais on parle plutôt d'un complexe historique où ce palais turc est, certes, le point proéminent et un repère, mais ce n'est qu'un îlot, une partie d'un tout. Dans cette nouvelle vision, qui ressort d'une vue aérienne, donc plus ample et plus générale, du site, tous les vestiges qui se trouvent sur le périmètre de Château-Neuf comme Ksar Lamhel (bâti en 1347 par le Roi Mérinide Abou Hassan), les Voûtes espagnoles (il y a une idée de transformer cet immense espace voûté en village artisanal), le fort espagnol de Rosa El Kasar qui entoure la promenade de Letang, sont concernés par la restauration », explique M. Massinissa. Cette perspective d'un complexe historique au centre duquel se trouve le Palais du Bey n'est d'ailleurs pas sans rapport avec l'installation de l'Office national d'exploitation et de gestion des biens culturels protégés dans le Palais du Bey.


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