Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, vient de boucler une année à la tête du ministère. Son bilan n'est pas brillant. C'est le moins que l'on puisse dire au sujet de sa présence à la tête du secteur.Ses engagements initiaux, moraliser le sport et consacrer le respect de la loi, n'étaient en définitive que des sermons de circonstance. La preuve, le sport est toujours un champ de ruines où la morale n'a toujours pas de place et où le non-respect des lois est érigé en règle absolue. Que reste-t-il alors des beaux discours et envolées lyriques du premier responsable du secteur de la Jeunesse et des Sports ' Absolument rien, sauf l'amer constat que le costume était trop grand pour lui. Mis à part sa constitution comme partie civile dans l'affaire de l'enregistrement sonore (affaire Halfaya-Saadaoui), il n'a cessé de subir les événements au lieu de les maîtriser.
Le crédit qu'il a engrangé au début de cette affaire a fondu comme neige au soleil. Un des deux individus cités dans cette affaire a repris ses activités au sein de son club le plus normalement du monde, alors qu'au plan moral il n'aurait pas dû le faire tant que la justice n'a pas rendu une décision en sa faveur. Sous d'autres cieux, des officiels cités dans ce type d'affaires voient leurs activités gelées jusqu'au verdict final et définitif. Le ministre Sid Ali Khaldi n'a pas bougé le petit doigt pour faire respecter l'éthique. Son action et ses intentions de départ ont été totalement discréditées par son silence et sa discrétion dans les affaires et scandales qui ont alimenté les gazettes et fait l'actualité dans le monde du football.
Il a laissé croire qu'il serait à l'écoute de tous les soubresauts qui agiteraient le monde du sport. Il ne l'a pas fait, préférant la politique de la sourde oreille à l'acte responsable. Il aurait dû partir lorsque sa première note méthodologique est restée lettre morte et sans suivi par ceux à qui elle était destinée. Il est resté sur la ligne de ses derniers prédécesseurs, dont le discours se nourrissait de promesses jamais concrétisées sur le terrain, comme la réception de nouveaux stades, l'organisation de grandes compétitions footballistiques, placer les clubs professionnels sous la coupe de sociétés nationales et bien d'autres chimères.
De l'année passée sous la direction de Sid Ali Khaldi, l'opinion publique en général et sportive en particulier ne retiendra que le dérapage de ce dernier lorsqu'il a apostrophé le peuple algérien de la funeste déclaration où il a invité «les Algériens mécontents à s'exiler», un dérapage que les Algériens ne sont pas près d'oublier. Au lieu de s'occuper du secteur qui lui a été confié et de ses missions, il s'est adonné à un exercice où personne ne l'attendait. La déplorable situation dans laquelle est plongé le sport depuis des décades n'a pas bougé, ni changé. Les derniers événements, le processus de renouvellement des instances et structures sportives, ont mis à nu son incapacité à gérer le secteur alors que la loi lui confère tous les moyens légaux pour mener à bien toutes les missions d'utilité publique.
Des lanceurs d'alerte ont attiré son attention sur les multiples dépassements commis ici et là. Il n'a pas bougé, ouvrant la voie à toutes les transgressions qu'il s'était engagé à combattre lors de sa prise de fonction. Ses services croulent sous les dossiers liés aux transgressions, dont les recours sont restés lettres mortes. Le regretté Ahmed Mebrek, ex-président de la ligue régionale de Annaba, a demandé au ministre de diligenter une enquête sur l'affaire de sa suspension par la Fédération. Il a quitté ce monde sans que le MJS n'ait pris soin de jeter un regard sur le dossier.
D'autres recours ont connu le même sort, c'est-à-dire affaires classées et au chaud dans les tiroirs. Cette manière de gérer le sport dénote de façon éclatante le peu de crédit et d'intérêt que les pouvoirs publics accordent à ce secteur, qui souffre toujours de la légèreté avec laquelle sont conduites les affaires du sport algérien.
A force de voir ailleurs, de ne pas écouter les doléances des militants du mouvement sportif national, le ministre de la Jeunesse et des Sports s'est progressivement et irrémédiablement éloigné des préoccupations de ceux sans qui le sport ne peut exister. La gifle administrée par les membres de l'assemblée générale de la ligue de wilaya de Skikda à l'occasion de l'AGE de cette structure suffira-t-elle à réveiller les consciences '
C'est un peu tard. Le passage de Sid Ali Khaldi à la tête du MJS est un flop dont le secteur subira les (mauvaises) retombées.
Par Yazid Ouahib
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Posté Le : 07/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com