Algérie

Une amélioration de la gouvernance des clubs professionnels liée au fair-play financier



Le plafonnement des salaires, ou salaires plafonnés, peu importe le thème. L'un n'exclut pas l'autre, le sujet bouillonne depuis des années, et la question garde toujours la même température avec en pointe une concurrence qui ne dit pas son nom.La concurrence qui en résulte, entre les clubs les plus riches sur le recrutement des meilleurs joueurs, conduit à une inflation des salaires et des indemnités de recrutement (Solberg et Haugen, 2010) à l'origine de difficultés financières récurrentes pour l'ensemble des clubs européens de football (Lago et al., 2006). Des hommes du sport ont tenté de faire refroidir ce qui fait encore débat, à commencé en 2013 où l'ex-Président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua voulait plafonner les salaires.
Une option qui aurait pu tout changer
Que disait-il en cette période ' La dépêche de l'APS datée de décembre 2013 rapportait les propos de Raouraoua «des présidents de club des deux Ligues 1 et 2 de football en Algérie ont exigé des sanctions sportives à l'encontre des formations ne respectant pas les nouvelles dispositions relatives au plafonnement des salaires des joueurs». Une réaction qualifiée de positive par de nombreux internationaux. Mais, voilà que dans ce monde du ballon, il est difficile de regrouper dans un même espace ceux qui militent en faveur de cette option. «Lors d'une réunion entre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua et les présidents des clubs professionnels... Il a été décidé de plafonner les salaires des joueurs à partir de la saison prochaine (2013/2014), et ce, pour faire face à la crise financière dont souffre plusieurs formations des deux paliers».
Le salaire d'un international ne dépasse pas le 1,2 million de dinars
«Un barème a été ainsi arrêté suivant le statut des joueurs de manière à ce que le salaire d'un international confirmé ne dépasse pas le 1,2 million de dinars. Les autres toucheront entre 200 000 et 800 000 dinars mensuellement», était-il indiqué par Raouraoua. Si la nouvelle fut vite saluée par la majorité des clubs, il reste que cela n'a pas fait l'unanimité et pour cause, «beaucoup de présidents de club se montrent 'pessimistes' quant à l'application stricte de cette mesure, craignant que certains de leurs collègues ne recourent à d'autres alternatives pour payer 'sous la table' leurs joueurs afin de les maintenir dans leurs effectifs, ou user de la même manière pour recruter d'autres».
«Les clubs étaient déficitaires»
«Les joueurs, eux, principaux concernés par cette mesure et qui n'ont pas été associé à l'élaboration de cette mesure, ne se sont pas fait prier pour réagir. Ils se sont alors empressés de déclarer dans la presse qu'ils s'opposent catégoriquement à cette décision, estimant qu'elle allait à l'encontre du professionnalisme», estimait un confrère. Le sujet s'accapare l'actualité sportive et s'impose par l'importance qu'il suscite. Dans son édition du 13 janvier 2014, le journal Compétition reprenait une déclaration de l'ex-président de la FAF, «tous les clubs algériens, et sans exception, sont déficitaires. Les sources financières restent les aides de l'Etat, l'argent des droites télés qui est distribué selon le classement du club, et enfin les sponsors notamment les opérateurs de la téléphonie mobile.
«On doit rentrer dans la légalité»
«La moyenne des dépenses des clubs est de 33 milliards par an ? 10 milliards pour la L2» avant d'alerter plus dans son jugement «sachez messieurs, dira-t-il que 90% de ce budget va aux salaires des joueurs. Ce n'est pas normal, il faut absolument réduire les dépenses...»
«Autre chose, complétera-t-il, les équipes utilisent 17 à 18 joueurs/an pourquoi en payer 25». Et pour étayer ses propos, il fait remarquer que le joueur est super bien payé, mais «est-il sûr d'encaisser cet argent ' Non. Est-il assuré ou protégé par la loi ' Non plus». Pour convaincre les concernés par sa démarche qui est logique et incontournable, il explique qu'avec cette nouvelle loi, le joueur percevra un salaire inférieur à ce qu'il touche aujourd'hui, par contre il est sûr à chaque fin de mois, il verra son compte bancaire renfloué.
Des joueurs protégés
«Il aura droit à des fiches de paie, il paiera ses impôts et cotisera pour sa retraite. Ainsi, il n'y aura plus d'espèces, plus de magouilles, plus de vols, on doit rentrer dans la légalité» et d'ajouter «les joueurs ne sont pas de super-citoyens, pourquoi ne paieraient-ils pas les impôts, je ne suis pas contre le paiement des joueurs, au contraire la chambre des litiges que j'ai installée a récupéré des milliards pour les joueurs et entraîneurs non payés par leurs clubs».
Les Championnats européens loin d'être les plus lucratifs
Les Championnats européens sont loin d'être les plus lucratifs financièrement, ce n'est pas du tout le cas. En Afrique, «des Ligues gâtent à coup de milliers d'euros des footballeurs qui traînent un statut d'international? peu de joueurs pouvaient y prétendre». Les clubs bousculés par une concurrence qui n'en est pas une fait brouiller toutes les pistes des gestions des clubs. Les objectifs sont multiples. Un club de foot au quotidien, c'est très compliqué. Un club, c'est une petite mécanique de précision très, très fragile. Ça se dérègle pour un oui ou pour un non. Il faut le vivre de l'intérieur pour le comprendre. Le budget est la seule pièce qui peut tout régler, sinon?
Cette folie sur les salaires s'était refroidie entre 2017-2022, résultant de la crise économique. Les émoluments commençaient à être limités à 3 à 400 millions par mois Mais dès la saison 2023, les patrons de clubs recommencent à nouveau de sortir le chéquier sans compter. Enfin, l'objectif des clubs devra être la maximisation de leurs performances sportives. En conséquence, ils cherchent à recruter les meilleurs joueurs possibles, censés donner au club, un avantage compétitif sur leurs concurrents, en tenant compte de ce que la cagnotte permet.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)