Incontestablement, la ville de Béjaïa tarde à entrer dans le rythme des traditionnelles nuits du Ramadhan.En ce début du mois sacré, les soirées ramadhanesques semblent se suivre et se ressembler à Béjaïa. Que ce soit en ville ou à la campagne, l'animation va au ralenti. Si pour l'animation on n'en est pas encore aux grands rendez-vous auxquels nous ont habitués le comité des fêtes de la ville de Béjaïa et la Maison de la culture, pour les mouvements et autres déplacements familiaux et vers les sites de villégiature, c'est déjà le plein. Après la rupture du jeûne, le citoyen de Béjaïa n'a d'autre choix pour l'instant que de flâner en ville. Les spectacles ne sont pas encore proposés. Qu'à cela ne tienne. Des fins fonds des campagnes on se déplace déjà à Béjaïa ne serait-ce que pour une promenade nocturne, et l'espoir d'un gala artistique où pour partager le «shour» entre amis et en famille. Béjaïa a la cote des visiteurs nocturnes. Il faut vraiment galérer pour trouver une place où garer sa voiture, dans des ruelles saturées de véhicules. La ville grouille de monde. Dès la rupture du jeûne, les trottoirs sont pris d'assaut. Chacun a sa destination. Il y a ceux qui se dirigent vers les deux grandes mosquées de la ville pour accomplir la prière de tarawih et ceux qui préfèrent les cafés pour siroter un thé ou jouer aux dominos ou aux cartes et respirer l'air marin à l'ex-place Gueydon et à la Brise de mer. D'autres rendent visite aux proches ou prennent la direction du parc de loisirs situé à la gare routière pour faire plaisir aux enfants qui ne se lassent pas des différents jeux mis à leur disposition. Dans les villages enfouis ou perchés sur les hauteurs des montagnes d'Akfadou et des Babors, les distractions restent très limitées. Dans ces localités déshéritées, les cafés sont les endroits les plus fréquentés par les jeunes notamment. On y trouve comme loisirs les jeux dont les dominos qui restent les plus prisés pour passer le temps durant cette période du mois sacré. Entre amis et copains rien ne vaut, donc, une partie de dominos au café du village dans une ambiance conviviale. Mais le loto demeure incontestablement le jeu qui attire le plus de monde. Aussi, des garages et autres locaux sont transformés pour l'occasion en salles de tirage des pions qui s'emplissent dès la rupture du jeûne. Cette activité très lucrative se déroule dans pratiquement tous les villages de Kabylie et reste à l'origine de fortunes diverses, mais aussi de faillites retentissantes. Jouer au loto est synonyme de gagner de l'argent sans le moindre effort en passant des moments agréables. Attendre les trois derniers chiffres pour crier «au pion!» puis pouvoir stopper carrément la partie et empocher la cagnotte est le rêve de ces milliers de jeunes et moins jeunes qui s'adonnent le long d'un mois à ce jeu du hasard. Assis sur un madrier de fortune et parfois à même le sol à attendre que la chance leur sourit pour rafler une mise variant entre 500 et 2000 DA pour 20 DA de mise tel est le scénario qui se répète chaque soir en Kabylie. Et plus la mise est grande plus le gain l'est aussi. Pour encourager les joueurs à venir en grand nombre et à veiller le plus tard possible, les tenanciers mettent en jeu gratuitement et en fin de soirée une parabole, un téléviseur, des chaînes stéréo et des fours à micro-ondes. On a même pu assister les années passées à la mise en jeu de voitures en fin de soirée. C'est dire que tous les moyens sont bons pour ramener le plus de monde et gagner par voie de conséquence des fortunes en ce mois dit de «piété». Bref, l'ambiance des nuits à Béjaïa est loin, très loin, d'égaler celles d'autrefois, des nuits qui étaient si égayées et animées et qui faisaient la fierté de la capitale de la Soummam. Serait-ce temporaire'On en saura un peu plus à partir de ce week-end, qui constitue généralement la période d'envol de l'activité d'animation, entendre par là, galas et pièces théâtrales.
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Posté Le : 25/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki SLIMANI
Source : www.lexpressiondz.com