Une alternative à l'alternance

Même les enfants le savent : l'Algérie importe à peu près tout, n'exportant que des hydrocarbures bruts, des dattes molles et quelques malades VIP. Ce que l'on ignorait par contre, et c'est Amara Benyounès, le vulcanisateur système, qui vient de l'expliquer, c'est que l'Algérie a aussi importé le débat sur l'alternance démocratique, concept ramené de France, d'après le ministre. D'abord, il est mal vu de dire du mal de la France en ce moment, vu que le Président s'y soigne et y signe des décrets et que probablement ses ministres, quand ils seront malades, s'y rendront aussi. Mais surtout, dire que l'alternance est importée revient à dire que la longue tradition antidémocratique algérienne est ce qui convient le mieux et qu'un Président qui reste au pouvoir jusqu'à sa mort est un signe d'intelligence collective.S'il est évident que ce cas arrange les affaires du chef du MPA, faut-il lui rappeler que le concept d'alternance ne vient pas de France mais d'Angleterre et des Etats-Unis ' Non, pourquoi ' Faut-il encore expliquer que changer de Président tous les 10 ans et de serviette tous les 10 jours est une bonne idée ' Non, puisque visiblement on a le droit de dire n'importe quoi. Proposons alors une alternative à l'alternance et appliquons au moins la méthode de nos amis les Soviétiques : deux mandats pour Poutine, puis retrait, puis remandat pour Poutine après le jeûne. En gros, demander que Amara Benyounès devienne Président pendant deux mandats, puis qu'il laisse la place à Bouteflika, Saïd ou Abdelaziz, peu importe, et ainsi l'alternance importée de France ne sera pas respectée. D'autant que Bouteflika le A et Benyounès le A ont les mêmes initiales, les électeurs ne verront pas la différence, occupés à manger des produits d'importation. Oui, mais après, que faire de Amara Benyounès ' Problème. On devra lui expliquer que l'alternance c'est pas bon et qu'il doit rentrer chez lui.