L'enjeu des prochaines législatives est de mettre en place une Constitution, puisque la première mission inscrite dans l'agenda de la prochaine Assemblée est de réviser la loi fondamentale du pays. L'expérience des élections passées de 2007 a démontré une faible participation, un Parlement élu par moins de 35% (encore vivace dans les esprits), une donne avec laquelle devront composer les partis. Du fait qu'elle décrédibilise toute élection, l'abstention, dont le spectre revient comme un leitmotiv dans les discours politiques, constitue une hantise obsessionnelle contre laquelle l'on use de tous les artifices. Les partis, dans leurs tentatives d'y échapper, vont certainement penser à ne plus se consteller, mais à s'allier les uns avec les autres pour rafler la mise. Une éventualité fort intéressante qui risque de laisser apparaître des blocs et alliances de partis. L'apparition de nouveaux partis, qui participent à l'atomisation de la scène
politique, plaide en faveur de regroupements de partis d'obédience islamiste ou nationaliste. Dans ce cas précis, une alliance islamo-nationaliste est-elle possible ' Un état des lieux s'impose avant d'esquisser toute réponse. La conjoncture actuelle aidant, marquée par la montée des islamistes dans les pays du Maghreb et de l'Egypte, est de nature à donner des ailes aux partis algériens de même mouvance, notamment le MSP qui se voit déjà dans la peau du vainqueur, comme en témoignent ses récents discours empreints d'euphorie. Il paraît donc probable qu'il sera tenté de faire cavalier seul, ou en compagnie d'autres partis de même acabit, dans le cadre, peut-être, d'une ligue islamiste, plutôt que de s'encombrer avec des partis, à ses yeux responsables de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Donc, vomis par la population. L'on voit mal aussi comment un parti qui s'est empressé d'enterrer l'Alliance présidentielle, et à laquelle il participe avec le FLN et le RND, fera mieux en s'alliant avec les partis nationalistes. Les trois compères se regardent toujours en chiens de faïence, rivalité oblige, et sont beaucoup plus proches de la division que de vouloir d'une coalition nationaliste, comme en témoignent les flèches empoisonnées qu'ils se sont lancées ces jours derniers. Bien que l'occasion du vote du pack des réformes politiques à l'Assemblée nationale ait démontré des positions ô combien opposées, mais tout aussi alignées entre le FLN et le RND, pour se donner la majorité des voix. C'est à la lumière de ces positions que se dessinent les futures alliances, par affinités soit idéologiques soit politiques. Des pôles pourront alors voir le jour, entre islamistes et nationalistes, sur les vestiges des partis déstructurés, du fait des querelles intestines ayant abouti à la création de nouveaux partis. De là à imaginer une alliance entre les deux, cela paraît, au regard de ce qui précède, très improbable.
A. R.
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Posté Le : 26/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Rafa
Source : www.latribune-online.com