Algérie

Une affaire de trous



Les Algériens ne savent plus creuser. Ou ont perdu cette vertu particulière de remuer à tout bout de champ la chaussée, empoisonnant la vie déjà bien pénible de riverains excédés par ces crevasses et ces oueds qui éventrent nos rues, sinon nos avenues. Ils ont perdu cette faculté de faire des sillons là où il ne le faut pas, car après plus de 20 ans, on apprend enfin qu'une partie du Métro d'Alger sera livrée avant fin 2008. C'est vrai, l'entreprise du Métro d'Alger a annoncé que la première station «Hai El Badr-les Fusillés» sera livrée vers la fin de l'année. En fait, ce qu'il faut retenir de cette bonne nouvelle pour les habitants du quartier de Hussein-Dey et ceux de Belcourt et des Annassers, c'est surtout qu'elle ne concerne pas pour le moment les 3 millions d'Algérois, ni le million de travailleurs qui pestent chaque jour un peu plus contre les inextricables «bouchons» qui se forment dans les grandes et petites artères de la capitale, et jusque vers les tronçons autoroutiers de Ben Aknoun, Dar El-Beïda ou l'Avenue de l'ALN, devenus de véritables guet-apens routiers. Prendre le Métro à Alger, et demain le Tram à Oran et Constantine n'est pas une «gâterie», ni de la frime. La situation frise tout simplement la démence, à moins que ne s'accélèrent pour de bon quelques chantiers devant en principe soulager les Algérois de ce stress quotidien que d'affronter chaque matin la dure épreuve de prendre le volant. Et quand on dit que les Algériens ont désappris le métier de creuser, c'est que le creusement des tunnels du Métro d'Alger aura pris un «temps fou», alors que des entreprises étrangères spécialisées nous auraient fait gagner du temps et de l'argent si elles avaient été retenues dès le départ pour réaliser ce projet «généreux». Eh ! oui, sur le marché international des «Metropolitan», les Russes sont passés maîtres dans la réalisation des tunnels, et puis il y a les Français chez qui on va acheter les rames de métro. Donc, pourquoi tout ce chemin, ce temps et cet argent gaspillés inutilement pour que plus de 20 ans après on en vient à regretter les anciens «Trolley-bus» électriques qui sillonnaient les artères d'Alger ? Est-ce une question de volume de terre à déblayer, une autre spécialité bien connue dans certaines grandes villes dont les avenues restent pelées des mois, au point de ressembler à des champs de patates avant d'être bitumées de nouveau, où une capacité à prendre en charge des projets autrement plus «musclés» pour nos moyens ? Là, les avis divergent, selon que l'on soit né dans un patelin perdu de l'arrière-pays où la glaise est le lot quotidien des habitants, ou que l'on ait vu le jour à l'ombre de ces immeubles maussades empestant la malvie de ces «urbanisés» obligés d'aller chaque jour au champ d'une bataille particulière : trouver un moyen de locomotion viable, durable et fiable.


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