Une affaire de dignité

En 2022, l'Algérie est devenue le pays au taux de refus de visas Schengen le plus élevé au monde, selon une étude du site Schengenvisa. Sur 400.000 demandes de visa Schengen introduites en 2022, les Algériens ont essuyé 168.800 refus, soit un taux de refus de 48,2%, précisent les statistiques avancées par la même source. L'Algérien est-il à ce point devenu persona non grata dans l'espace Schengen ' Et que faire pour sortir de ce classement humiliant ' Si on n'a pas encore ressenti cette offense à l'encontre des Algériens, c'est qu'on se résigne à ce sort, et que quelque part on donnerait raison à ceux qui rejettent les demandes de visas introduites par les Algériens auprès des ambassades et des consulats des pays de l'espace Schengen.D'abord, il faut chercher les causes de ce fort taux de refus de visas Schengen, et essayer de comprendre s'il y a des refus abusifs ou si le demandeur ne répond pas aux conditions exigées pour l'obtention d'un visa et qui verrait logiquement sa demande rejetée.
A voir les conditions à remplir pour obtenir le visa touristique, par exemple, un taux de refus si élevé reste incompréhensible. Car, il ne s'agit pas de conditions difficiles à satisfaire, comme l'exigence de quelques documents que tout le monde doit avoir, à l'exemple d'un passeport en cours de validité, contrat d'assurance maladie voyage, réservation d'hôtel, la preuve du financement du voyage par les propres moyens du demandeur et autres justificatifs de sa situation socioprofessionnelle. Si la question se limitait, donc, à ces pièces à joindre au dossier de la demande de visa, impossible d'arriver à 48,2% de refus de visa. D'autres considérations entrent en jeu, qui peuvent être objectives dans certains cas ou subjectives dans d'autres. Dans ce contexte, des voyagistes algériens conseillent aux demandeurs de visas de ne pas se fatiguer à demander le visa s'ils ont le profil du « harrag », ou d'une personne qui ne cherche que le moyen d'entrer dans l'un des pays des Etats membres de l'espace Schengen pour ne plus le quitter après le délai de validité du visa. Pour un célibataire, qui n'a pas des biens immobiliers et un compte en banque assez fourni, ainsi qu'une situation socioprofessionnelle stable, c'est le refus du visa quasi garanti. Quelle partie habilitée peut expliquer à ces demandeurs de ne plus déposer de demande de visa, afin de faire baisser ces statistiques honteuses ' Il est permis de tenter sa chance là où on peut se déplacer mais pas au point de s'avilir et éclabousser les siens. Et si les Algériens puisaient dans leur amour-propre et décidaient de ne plus demander de visas auprès de ces pays membres de l'espace Schengen, sauf pour les cas de force majeure, bien sûr '