Algérie

Une affaire de crédibilité



L'absentéisme des députés lors des sessions parlementaires commence à faire des vagues au Parlement. Le problème n'est pas nouveau, mais il faut bien s'y mettre pour le contenir. L'option des retenues salariales pour toute absence non justifiée qu'on cherche à inscrire dans le projet de règlement intérieur de l'Assemblée a provoqué, selon des comptes rendus médiatiques, de profonds remous au sein des députés, qui ont rejeté cette proposition considérée comme une grave injustice envers les élus du peuple (entendre qu'ils ne sont pas des fonctionnaires), contraints de par leur fonction de gérer des préoccupations citoyennes et mener d'autres activités qui les éloignent, parfois, de l'hémicycle, sans que cela ne soit considéré comme une absence volontaire. Des arguments solides qui vont faire tomber cette proposition de sanction financière ' Il y a du vrai dans cette défense, mais pas pour autant applicable pour tout le monde.Il y a des absences justifiées mais d'autres ne le sont pas, notamment quand le nombre des absents devient gênant à cause des chaises vides. La retenue sur l'indemnité de fonction du député absentéiste n'est pas aussi injuste qu'on cherche à la présenter. Quand les absences se multiplient, sans raison évidente, la sanction pécuniaire devrait être appliquée en toute logique. On ne peut pas être payé à ne rien faire. Mais cela nécessite une réflexion sérieuse, du moins pour situer les absences injustifiées ou comment arriver à les différencier des absences justifiées, ainsi que le nombre d'absences au-delà duquel la situation devient critique, avant de recourir aux retenues sur l'indemnité de fonction. Certaines activités parlementaires qui ne sont pas forcément suspendues par la tenue d'une session parlementaire, à l'enseigne des activités locales, assez importantes pour les élus, lors des sorties des walis sur le terrain ou des visites ministérielles, où leur présence est presque indispensable afin de faire parvenir les doléances des citoyens et plaider pour l'amélioration de leur vécu. Il doit également exister une communication à ce propos entre l'élu et l'administration de l'Assemblée, afin qu'on soit au courant de toute activité ou événement à l'extérieur de l'Assemblée et auquel participe le député. Et il y a également un autre travail « invisible » du député, lors de sa participation aux travaux des commissions dont il faut tenir compte. De toute évidence, on ne peut pas aller directement vers la retenue sur l'indemnité de fonction sans bien étudier la question sous tous ses angles pour y remédier d'une manière radicale. Car, il faut bien fermer la porte à l'absentéisme des députés, et il n'existe pas de meilleur moyen que de toucher à leurs poches. D'ailleurs, on se demande pourquoi un député s'est-il fait élire pour déserter ensuite les sessions parlementaires ' A cause du salaire et du prestige ' La mission du député est morale et n'a, dans ce sens, aucunement besoin d'un pointage à l'Assemblée, mais au-delà de deux absences, l'affaire devient gênante pour la crédibilité des parlementaires en général.


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